mardi 2 novembre 2010

Festival des Hospitaliers, ou comment se faire rincer pendant une journée!



Préambule
Je pensais qu'il n'y avait que le Trail des Citadelles (en Ariège) pour nous offrir de telles sensations de communion avec la nature... mais surtout de "rinçage", "essorage", voire un "gommage" à certain moment avec le grésil....


(En général, le dimanche de Pâques, courir là-bas sous-entend prendre son K-way et un grand bol de courage pour affronter les éléments.)


Ben on a trouvé "sa petite soeur" comme ont dit certains... moi je pense même ...sa "grande soeur".


Cette course est mon dernier rendez-vous de l'année. La saison a été longue et pleine de rebondissements, entre les bons moments (victoires) et les mauvais moments (les blessures).

Je voulais terminer par une longue distance pour ensuite, partir en repos pendant l'hiver. N'étant pas présent pour Les Templiers car je "témoignais" du mariage de Simon (mon meilleur potos qui m'a mis à la course à pied) et Clélia (sa douce)...




Non là c'est nous...


J'ai saisi l'opportunité d'aller courir à Nant, sur des terres remplies d'histoire : au festival des Hospitaliers... avec ses 75km et ses 4000m de dénivelé positif.


Mes derniers entraînements étaient très satisfaisants malgré une douleur récurrente à l'adducteur. Je croyais qu'elle était partie, mais les courses du mois d'octobre l'ont remise sur le devant de la scène... bref tout en me faisant soigner par mon ostéo préféré (Pierre si tu me lis ;) ), j'allais "bouffer" des bornes et du dénivelé dans mes Pyrénées.

En partance pour Nant, on prépare la paquetage...
Ma flopett m'a préparé ses célèbres Flopett's pour me garantir de l'énergie (saine) durant ma course. Floriane a, en plus, suivi cette fois-ci les recettes d'un couple de traileurs scandinaves, Kécily et Kritof Berg, qui ont écrit un live sur leurs "SECRETS D'ENDURANCE, barres, boissons et recettes maisons"... ou comment faire soi-même ses aliments de courses (avant, pendant, après) avec des aliments naturels et bio. Voici le lien de leur site où vous pourrez trouver aussi pas mal d'astuces... car finelement c'est très bête mais surtout délicieux! http://metagama.com/pap/


Elle a donc testé des sortes de "snickers" et des boulettes de mélasse et de miel. Elle m'a préparé également deux gels énergétiques, un à la banane et un autre à l'abricot et au citron vert. Pour emballer ces gels, prenez des sacs de congélation et faites un noeud.. ça ne bouge pas, ça ne coule pas... et c'est bon!

De mon côté je prépare mes affaires.. et il y en a, car le temps est annoncé ... "changeant" d'après la météo... j'aime lorsqu'ils disent ça car ça veut tout dire...

Avant


Après

(Oui moi aussi je pensais pas que tout allait rentrer...)

Après 5h de route, nous arrivons chez Yvan, au Domaine du Roc Nantais. Bruno TOMOZYK et Virginie Govignon (LAFUMA) m'ont conseillé d'aller là-bas car nous serions bien reçu... et je confirme... Yvan et son équipe ont été à nos petits soins. Alors encore merci à toute l'équipe!

Un long dimanche de galère au milieu de rien... (mais pourquoi court-on alors???)
Le temps est comme prévu... humide. Pourtant le matin en tirant les rideaux, j'aperçois quelques étoiles ... une dans le lit (ma Flopett) et beaucoup dans le ciel!... quelle chance si ça pouvait tenir!

Je me prépare et parts pour aller au combat. Je suis tout excité à l'idée de courir car, c'est lorsqu'on est blessé, que l'on ressent (le plus) ce besoin de grands espaces...
Avec mon pti sac tel un écolier avec son cartable (LAFUMA biensur...) à la rentrée des classes

J'arrive sur la ligne et commence à m'échauffer. Je chauffe mon adducteur. Peu après 6h le départ est donné. je me mets dans les premiers pour imprimer mon rythme. Les organisateurs ont annoncé que l'itinéraire serait bien différent des années "Templiers". Au bout de quelques km, nous entamons un sentier. Je suis aux avants-postes. Je cours à mon allure sans me mettre la pression. La course est longue et je préfère gérer pour accélérer si besoin à la fin.

La pluie commence à s'abbatre sur nous dès la première montée. Le terrain est boueux. Je n'aperçois qu'une seule frontale derrière moi. Je me dis que celui-là va me mener la vie dure durant toute la course. Je ne sais pas trop qui c'est mais je ne m'emballe pas; s'il doit me rattraper, tant pis... je le répète, la course est longue.

Je passe le sommet de la première montée et il revient à quelques encablures... mais dans la descente je fais le trou. J'en profite pour manger mes gels maison... hum que c'est bon! et en plus ça fait du bien au moral...

Arrivé à Saint-jean de Bruel, je ne vois personne derrière moi. Donc je pars pour l'ascension du Mont St Guiral. Elle est longue et roulante... et je m'en méfie. Je prends un rythme très régulier. La météo empire de plus en plus. Le vent souffle terriblement. Je croise quelques bénévoles de la course qui m'encouragent. Ils sont courageux aussi car ils doivent restrer plantés là pendant des heures... On ne voit rien... c'est moche, c'est gris, c'est mouillé...




A 3 ou 4 km du sommet j'aperçois le second... je déduis qu'il s'agit d'Adrien Séguret car je reconnais ses couleurs. J'en remets une couche car maintenant je veux de moins en moins me faire rattraper. Je mets le K-way LAFUMA. Il est ultra léger mais protège bien du vent et de la pluie. Mais le vent m'empèche de l'enfiler alors je demande à un bénévole de m'aider.

Au sommet je commence à ressentir une douleur derrière la cheville... (pourvu que se ne soit pas le tendon d'achille...). J'entame la descente. Elle est glissante mais je déroule bien.

En arrivant à Dourbie on m'annonce le second à 10min. L'accueil à ce ravitallement fait chaud au coeur. Autant il n'y a personne sur le parcours... autant là, dans la salle des fêtes, il y a du monde.
Je fais une courte pause. J'ai assez de réserves pour tenir jusqu'au prochain ravito de Trèves.

Le circuit emprunte une route assez longue. Le balisage est "juste". Je me demande à certains moments si je ne suis pas perdu. Puis nous reprenons un sentier et la route s'élève peu à peu. En effet, le circuit n'est pas du tout le même que l'an dernier.

La descente est pentue et glissante. Je ne vois toujours personne derrière moi. Alors je gère encore. En arrivant à Trèves, je m'arrête 2 ou 3 min pour recharger ma poche à eau. Un gars me dit que le second est à 15min. (ce qui est faux en réalité... il est à 8min).

Je reparts sereinement et découvre, entre les averses, le nouveau parcours. Nous longeons la rivière Trévézel en forêt. Le sol est en devers et est glissant. Je tombe plusieurs fois. Mes LAFUMA Speed trail accrochent bien malgré tout aujourd'hui (oui faut bien faire de la pub ;) ).

D'un coup le chemin descend vers la rivière et des bénévoles sont là pour nous faire traverser celle-ci avec une corde (elle fait bien 10m de large). Le courant est fort... mais c'est marrant à faire. L'eau est très fraîche mais elle détend mes mollets. La route remonte et nous changeons de versant.

Nous reprenons un sentier assez valonné qui monte et descend. Au bout de 3 ou 4 km le balisage descend de nouveau vers la rivière. Je vois une grande balise sur la berge. Je m'arrête car j'hésite. Doit-on retraverser la rivière ou continuer à la longer? Au loin, en face j'entend des gens qui m'encouragent depuis leur voiture sur la route. Alors je traverse la rivière. Par contre il n'y a personne cette fois-ci... peut-être est-ce moins dangereux... mais là au milieu de l'eau je commence à glisser. Je me rattape et réussi à rejoindre l'autre côté. Je cherche le balisage, mais je ne vois que des bandes réfléchissantes pour la nuit. Je me dis que les organisateurs les ont mises pour les coureurs qui vont passer ici de nuit. Alors je remonte par une sentier. Je rejoins une maison en ruine. Mais là ... je ne trouve plus de balisage. MALHEURRRRRRRRRRRRR! à 15km de l'arrivée je perd le chemin!!!!!!!!!!!!

Je garde mon calme et tente de chercher sur la route une potentielle flèche qui nous ferait remonter dans le causse... je tourne, je vire, j'emprunte un chemin mais au bout d'1 km de montée je ne vois rien. Alors je redescend... c'est pentu et caïllouteux... ça fait mal aux jambes!

Je reviens en arrière et croise un gars en voiture. Je lui demande s'il a vu un balisage en contrebas; il me dit que non mais m'aide un peu à chercher. Tant pis je décide de revenir en arrière. Je redescend vers la rivière. Je ne vois rien. Alors je remonte sur la route par une pente abrupte et décide de rejoindre Cantobre (prochain ravitallement) par la route goudronnée.

Je regarde mon GPS qui affiche 62km de course. J'estime à vue de nez avoir 2 ou 3 km à courir avant Cantobre... puisque j'avais vu que ce ravito était au 65ekm. Je me dis que je vais faire finalement le même nombres de km et ne pas "voler" du temps sur le second. Je ne veux pas être un tricheur. Alors je pars.

En arrivant à Cantobre je file vers le ravito et je dis aux bénévoles que je me suis pommé et que j'ai dû prendre la route. Une des organisatrices l'annonce à la radio. Je souhaite que ça soit pris en compte quand même. Puis elle me dit que je peux repartir. J'entame la dernière montée, celle du Roc Nantais. Je suis un peu troublé par cette mésaventure mais je me reconcentre. Le second peut être juste derrière mois car j'ai pas mal "jardiné"... je relance mon allure. C'est dur, j'ai mal aux chevilles. En arrivant en haut, je me retourne mais je ne vois personne. Alors j'entame la descente.
C'est glissant mais j'ai hâte d'arriver. Je sais que la journée a été longue mais je savoure les derniers km.

L'année dernière, en courant les Templiers, à ce même endroit, j'allais demander ma Flopett en mariage car on avait parié que si je finissais dans les 20, je lui demandais sa main... j'avais terminé 19e...

Je passe le pont et entre dans le village de NANT... mais encore une fois j'hésite à tourner desuite à droite pour rejoindre l'air d'arrivée qui est à 500m (comme l'année dernière). Mais il n'y a rien de marquer : pas de flèches... rien... alors j'y vais quand même et arrive sur l'aire d'arrivée après la descente et la montée raide. La météo n'a pas poussé les gens à sortir de chez eux voir ces fous arriver. Mais ma Flopett et quelques personnes sont là pour m'accueillir!... OUF j'ai gagné, j'ai les larmes aux yeux car la pression redescend! Mon temps est de 7h42... pour 74km.


Le speaker m'accueil sur l'estrade. J'ai du mal à monter. Il m'interview et je lui annonce que je me suis perdu et que j'ai continué sur la route... mais que cet évènement n'influe en rien sur ma place, puisque j'ai une avance supérieure à 10min... (à première vue). J'ai couru 2km hors course.

Photo du Journal Midi libre qui a fait un jeu de mot avec mon nom : "Vers la victoire au galop" (quelle imagination..... mais j'aime bien!)

Adrien Séguret est second. Il arrive en 8h26. Il s'est blessé très tôt dans la course et a du serrer les dents. Mais malgré tout il n'a jamais été trés loin jusqu'au 60ekm... donc chapeau l'artiste.

Au final, les organisateurs me pénalisent de 10min par km courus hors course ... donc mon temps officiel est de 8h02. Finalement, je suis pénalisé comme au kayak ou en ski... Mais c'est normal et juste, je n'avais qu'à pas me perdre. Heureusement que j'ai couru à fond jusqu'à la fin!
De mon côté, ma douleur à la cheville n'est qu'un léger "déplacemement" de la base du tibia au niveau de la cheville. Cela tire donc sur tous mes tendons du pieds... heureusement rien de grave... Pierre (mon ostéo m'a remis en place et en une semaine ça sera parti!

En rentrant à l'hôtel j'ai pris un bon bain... quel bonheur!
Bravo aux organisateurs pour avoir fait cette course au nez et à la barbe des Templiers! Le trophé est magnifique, et ça c'est une "pure" particuliarité de la course.

Je termine ma saison sur une victoire. Objectif atteind. J'ai battu ma blessure et offert à LAFUMA une nouvelle occasion d'être au premier plan sur un trail.

Maintenant c'est repos!


BILAN DE MON ANNEE 2010 :

1er Trail Drôme LAFUMA (42km et 1800m D+)
1er Festival des Hospitaliers (75km et 3900m D+)
1er Trail des 3 Pics (31) : 50km et 3000m D+
1er EUSKAL TRAIL (2x65km par équipe de 2 et 8000m D+)
10e ECOtrail de Paris (80km)
12e Trail L’Ardechois (54km et 2500m D+)
1er Foulée du Madiran (35km et 900m D+
1er Foulée des Milles pattes (19km et 300m D+)
3e Cabilat'Trail (33km)


et finisher d'un Ironman...
230e/2800 IRONMAN de Nice : 10h37
Avec à la clef de mon année trail... un contrat avec le TEAM LAFUMA!







C'est plutôt pas mal au final... j'en oublierai même que j'ai connu deux grosses blessures dans l'année... ;)

dimanche 10 octobre 2010

2e victoire du mois... mais celle-là... ex aequo!

Le mois d'octobre est fait de beaux et de mauvais jours... un week-end il fait chaud comme en été... l'autre week-end... il "pleut comme vache qui p...SSE..."

En ce dimanche 10 octobre, je décide d'aller travailler ma VMA sur un trail de 20km et 500m de D+ pas loin de Tarbes... à Vic en Bigorre pour "La Foulée des Milles pattes" (nom du club de Vic... vous les reconnaitrez sur les courses car ils sont en jaune fluo!)
Vic est une petite ville où j'ai grandi, où je suis allé à l'école... bref cette course me tente bien, même si je n'affectionne plus trop ces petites distances... je suis endurant mais moins rapide. Alors je sais que si la concurence est là, je vais en baver!

Il pleut des trombes ce matin. Mais les sourires des organisateurs et la musique "Bandas" réchauffent l'ambiance.



Je décide de partir vite (comme d'hab en fait) afin de faire le trou. Un seul coureur me colle aux "basks" : il s'agit d'un coureur de triathlon d'Auch, Fabien Molinié. Je ne le connais pas. Alors dès la première montée, je tente de le lacher. Mais il tient bon.

Le circuit devient plat, en arrivant sur la crête et comme on court à bonne allure, je laisse la course se faire. Nous partageons quelques mots et tout en courant, et sympathisons.

Deuxième montée, vers le château de Montaner, nous faisons le point sur nos poursuivants. Mais nous ne voyons personne poindre au loin. Fabien monte bien; quant à moi, je commence à accuser le coup car nous courons assez vite et je ne suis plus trop habitué. Je paye aussi les efforts du début de course.

Nous arrivons en haut et je croise ma Flopett ainsi que ma famille qui est là (puisque je cours à domicile :) ). La descente se fait rapidement sur ces "chemins médiévaux"...


Dernière montée, je cède quelques mètres à Fabien car il ne ralentit pas vraiment et là je commence à être cuit. Nous sommes à 6km de l'arrivée... En haut, je suis 20 mètres derrière. Je pense qu'il va partir seul pour accroitre son avance... mais là il se retourne et ralentit pour m'attendre..... ?!?... MAIS POURQUOI??

Je lui demande et il me dit que c'est plus sympa de courir à deux et qu'on s'est bien battu aujourd'hui... quels esprit sportif!

Alors nous déroulons pour rejoindre l'arrivée. Le circuit est peu technique ce qui fait que nous courons à vive allure. Je le suis en serrant les dents.
A la fin, je lui dit que je ne ferai pas le sprint car ce ne serai pas correct et puis ... je suis cuit. Il me dit que lui non plus... nous n'avons qu'à arriver ensemble...

Nous décidons donc de passer la ligne main dans la main.... en 1h21... ...pour le plus grand malheur des chronomètreurs qui veulent absolument un vainqueur!... alors je demande à ce que ce soit Fabien qui prenne la première place car c'est réellement lui le plus fort aujourd'hui...

L'avantage de courir à proximité de la maison familiale c'est que le midi ma mère nous a préparé un repas dont elle a le secret... un repas de maman qui n'a pas vu ses enfants depuis longtemps... heureusement que j'ai couru ce matin!...
Bilan de la journée: une bonne séance de VMA et une leçon de fair play!

Cependant en rentrant, même en LAFUMA, le repassage du dimanche soir... c'est pour moi!

dimanche 3 octobre 2010

Après des mois de galère...une victoire... et en LAFUMA en plus!

Vous l'aurez peut-être remarqué chers lecteurs... mais mon équipementier a changé... et là ce n'est pas un simple partenariat magasin (je dis simple mais c'est déjà bien d'avoir ça!)... je viens d'intégrer le TEAM LAFUMA!

J'ai eu un contact durant l'été avec Sandra P. (Team manager) qui m'a fait une proposition. Je pensais que c'était un partenariat avec un magasin local. Alors j'étais déjà content...
Mais en recevant sa proposition, j'ai eu la surprise de découvrir que j'intégrais le TEAM LAFUMA! et avec ma FLOPETT on a .... sauté comme des dingues!!!!!!!!

Je rêvais d'intégrer un team pro ... Me voici chez les grands... maintenant à moi de montrer qu'ils ne se sont pas trompés de personne.

Mes premiers pas dans le monde merveilleux de ... LAFUMA!
Courant septembre, j'ai eu la chance de participer au premier rassemblement avec le TEAM. Le rendez-vous était dans le Val d'Aoste pour faire un shooting photo... rien que ça! On logeait dans un grand chalet 4 étoiles. (je ne vous cache pas que la semaine avant j'étais exité comme une puce!)
Pourquoi le Val d'Aoste : parceque c'était le théatre du trail le plus long et le plus dur du monde : le Tor des Géants (330km et 25000m D+)... en une seule étape!

Et deux coureurs du Team étaient inscrits : Guillaume Millet dit le "yéti" et Corinne Favre.


Et... ces deux là ont fini 3e!...

Donc direction La Thuile en Italie (à côté de Courmayeur) pour faire ces photos pour la collection 2011. C'était une chouette expérience à vivre mais la photo... ben c'est un métier quand même!

Arrivé à l'aéroport de Lyon (je suis parti de Pau le vendredi soir), c'est Karine Herry qui me récupère (rien que ça... aussi!)... On attend également Virgonie Govignon qui arrive de Brest et hop... 3h de route vers La thuile. Nous avons donc le temps de faire connaissance dans la voiture.

En arrivant là-bas, vers minuit, l'hôtel nous a préparé un repas froid pour câler nos ventres. Nous nous installons et les autres coureurs du team (que je connais des magazines) arrivent et s'installent à table... Et là... je me pose deux secondes en regardant la tablée... et je me di "pas mal quand même... d'être entouré de champions!"

Le lendemain, nous commençons le shooting photo... dans le froid et sous la pluie! Génial... L'exercice consiste à sauter une pierre qui devient glissante au fur et à mesure... on devient violet aussi car je vous rappelle que nous présentons la collection été 2011!.. alors en t-shirt et short à moins de 3°... c'est pas terrible!


La preuve en image... on s'est tous mis à l'abri...
Au bout d'une heure à greloter, nous redescendons dans la vallée pour trouver un endroit plus au sec. Entre deux prises, nous avons fait connaissance.

Pause casse-croûte à Courmayeur


Là en compagnie de Karine Herry

Je tiens à dire que je suis tombé sur des gens très sympas. Un bon groupe!

Vers les 17h, à la fin de notre journée fraîche et humide, nous partons courir un peu en montagne avec Antoine Guillon, Pascal Blanc, Hervé Giraud-Sauveur, Jérome Challier et Renaud Rouanet... une petite sortie avec 1000m de D+ et une vingtaine de km. Histoire de se connaître quoi!

On se perd un peu aussi... mais ça forge un esprit d'équipe ça! (Pour la petite histoire nous sommes même arrivés en retard au repas du soir... )

Troublant non??... (photo prise pendant le repas du soir)

Pendant le repas, Sandra (notre Team manager) fait le point sur l'année 2011.

Dimanche matin, le soleil est là... nous montons à 2000m pour avoir de jolis points de vue... avec 3-4° et un vent de OUF!!!! Nous nous installons au Col du petit Saint-Bernard pour faire une grosse séance photo de 4h car la veille, la pluie a quelque peu géné notre travail.


Virginie se "pèle"... joyeusement

une brochette bien fraiche! (Jérome Challier, Mauricio Scilla, Hervé Giraud-Sauveur et moi!)

Allez vous mettre en t-shirt dans le froid et le vent... c'est bon pour choper une bonne grippe!... et bien je dis merci à mes anti-corps car je n'ai rien eu!


Antoine, tel une biche, saute ce joli caïlloux...
Content mais frogirifié....

La reprise des "choses sérieuses" :

Après ce merveilleux week end, je reprend l'entraînement doucement pour tester mes blessures estivales (l'entraînement avec le TEAM LAFUMA ayant été un bon test quand même).

Au premiers abords je ne sens rien. Alors je parts me tester en montagne, puis je recommence à courir vite, avec du fractionné (tout ceci en l'espace de 2 ou 3 semaines quand même... sinon après vous allez encore croire que chaque jour j'en faisais toujours plus... sans réfléchir aux conséquences sur mon état de santé !)

Puis fin septembre, je décide d'aller courir pas très loin de chez moi : aux "Foulées du Madiran". Un trail de 35km avec 900m de D+, que j'avais gagné il y a deux ans.

Cette course est très sympa puisqu'elle est rapide et exigeante. Le circuit ressemble à des montagnes russes car on monte et on descend en continu les coteaux où murit le célèbre vin du Madiran et le Pacherenc (les connaisseurs apprécieront).


Il y a plusieurs distances : un 20km et le 35km. Les départs sont communs. Je parts avec les premiers du 20km à "fond les ballons", histoire (comme à mon habitude) de faire le trou. Puis au bout de 10km, les deux circuits se séparent.



Juste avant cette bifurcation, mon copain "Ralfy" (le futur vainqueur du 20km, ici en bleu sur la photo) se trompe de chemin et nous faisons le tour d'une vigne ... pour rien!... pendant ce temps, le 2e de ma course est passé devant (sans le savoir...).

Je perds presque 1min. Mais je l'ai en point de mir et je pars à sa chasse. Au bout de 5min, je le ratrappe. Il est surpris de me trouver là. J'ai laissé pas mal d'énergie pour lui revenir dessus. Je suis trop pressé... alors je veux vite le ratraper... Je décide de rester avec lui pour récupérer un peu. Nous courons bien, entre 15 et 16 à l'heure sur des terrains vallonés et instables.

5 ou 6km plus loin, je fais le forcing dans une montée et je le lache (au bluff car j'étais mal). Je prends quelques dizaines de mètres. Je ne pense qu' à la victoire car j'en ai très envie. Cette sensation me manque et je souhaite marquer le coup pour mon entrée chez LAFUMA et la fin de ma convalescence forcée...

Donc je ne lache rien, je ne m'arrête à aucun ravito car j'ai suffisamment de réserves dans ma ceinture porte-bidon LAFUMA... (hey vous avez vu comment j'ai placé le mot LAFUMA dans ma phrase sans qu'on s'en rende compte.... :) )...

A 5km de l'arrivée, je suis toujours à une allure autour des 15km/h... je commence sérieusement à accuser le coup de tout ces efforts. La fin de course me paraît longue... très longue... Je me retourne régulièrement sans voir le second.

J'arrive enfin sur Madiran très joyeux et content de ma prestation. Je suis cuît mais ultra content : 2h37, soit 4 min de moins qu'il y a deux. Enfin je retrouve la victoire.... peu importe la course... une victoire est une vistoire. Et je me suis donné à fond.

Bilan de cette journée : J'ai gagné 26 bouteilles de vin et je ne bois pas d'alcool... Plus sérieusement, j'envisage donc une fin de saison active. Je souhaite participer au Festival des Hospitaliers pour cloturer ma longue et tourmentée saison 2010. (Cette course est l'ancien circuit des Templiers, le 31 octobre : 75km et 3800m D+... ).

Vous me direz, pourquoi ne pas faire les Templiers??... car j'ai l'honneur d'être le témoin de mon meilleur pote SIMON le 23 octobre 2010...

Y'a d'autres priorités dans la vie... et là j'ai choisi...

samedi 28 août 2010

GRP 2010 : l'apprentissage par la blessure... récit d'un été tourmenté


Le Grand Raid des Pyrénées (GRP), c'est l'ultra-trail du sud-ouest... avec 160km et 10 000m de D+. Bref du lourd!
Dans mon programme de courses de l'année, j'avais pointé cette course comme objectif majeur de ma saison : non pas pour la gagner mais au moins pour la finir.

Donc toutes les courses que j'ai faites cette année avaient pour but de me préparer pour cette épeuve démesurée... même l'Ironman était un maillon de ma préparation (oui c'est pas rien quand même)... Car OUI, un ultra-trail, c'est bien plus dur qu'un Ironman...

Le début d'un été sportivement galère:
Suite à cet Ironman, j'ai eu une inflammation à l'adducteur... alors avec le mariage et le voyage de noces, la douleur est partie avec du repos.

J'ai repris l'entrainement progressivement mais j'ai fais LA GROSSE ERREUR d'essayer de nouvelles chaussures... (et ça je ne m'en suis pas rendu compte desuite... mais je vais en reparler plus tard dans l'article)

Ensuite, js suis allé repérer des portions du GRP en guise d'entrainement. Dans la descente vers Soulan, je suis tombé et j'ai ressenti une douleur très aïgue à l'adducteur. Le problème, c'est que j'avais la voiture à 8km et 400m de D- à descendre... donc je me suis fait encore plus mal en compensant...

Bilan : bassin déplacé, grosse inflammation à l'adducteur droit, des vertèbres de bloquées... bref LA TOTALE.

Je décide d'aller voir mon osthéo... mais PROBLEME... il rentre de congès la semaine d'après!!!

AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH MALHEURRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR !

J'avais prévu de courir la course des Refuges à Cauterets à la fin du mois de Juillet en guise de préparation pour le GRP (oui je n'avais que ça dans la tête)... et BAM... pas possible puisque "pas rétabli".
Alors, j'ai commencé à psychoter sur mon sort puisqu'à un mois à peine du GRP... je venais de me blesser!!!

Ce qui veut dire pour se rétablir : repos, soins, repos, repos et... repos!

Bref TOUT CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE A UN MOIS D'UN ULTRA-TRAIL!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

J'ai donc pris mon mal en patience en faisant beaucoup de vélo, de la piscine et de la rando (en reconnaissant des portions du GRP avec ma flopett).
Ces sports me permettent de ne pas trop tirer sur ma blessure, tout en gardant la forme. Mais rien ne remplace la course à pied...

Mon ostéo (Pierre DIZAC à Tarbes) m'a soigné et j'ai repris un tout petit peu la course à pied. Je ne pouvais m'entrainer qu'en montée et en descente, à allure modérée : sur le plat, mon adducteur me faisait mal.

Lors de ces 2 ou 3 entrainements de début août j'ai mis mes semelles orthopédiques pour courir, puis lors des rando j'ai changé de chaussures...

Le lendemain j'avais mal à la hanche... alors je me disais que j'avais trop tiré. Mais en allant voir mon ostéo, mon bassin avait bougé... donc de nouveau repos, puis vélo...

Week end trail Pyrénées "entre ciel et Terre" : le dernier bloc d'entrainement long avant 10 jours de calme (relatif) pour faire du jus pour le GRP: Le 14 et 15 août, j'ai participé à cette course de deux jours avec 3 étapes dont une nocturne, pour le fun, vu mon état physique. Grosse ambiance lors de ce "WET", voici quelques vidéos

Interview d'avant départ :

Un jeu d'adresse et de patience pendant le bivouac: ou " l'éthilotest breton"

J'ai couru à allure tranquille en avalant du dénivelé et des km, toujours dans l'optique du GRP qui était dans deux semaines.

Lors de la première étape (20km), j'ai ressenti à la fin une douleur à l'adducteur et à la hanche similaire à celle de la semaine avant.
Je vais voir l'ostéo de la course... et BAM la bassin a bougé, encore!

Donc je décide d'abandonner la course pour ne pas aggraver ma blessure et en espérant quelle se calme d'ici le 27 août... tant pis pour la fin de mon entrainement... je suis dépité...

Vacances en Lozère : J-12 avant le GRP
Du 15 au 22 août, nous partons avec Flopett dans le Lot, en Lozère et en Ardèche pour une semaine de vacances dans sa famille et chez des amis. La coupure sportive tombe à pic pour justement profiter de ces vacances. Alors je fais un peu de vélo, de la marche par ci par là ...

Au retour d'une sortie de vélo, je ressents ENCORE une douleur au niveau de l'adducteur et de la hanche : je viens de me faire la montée Laurent JALABERT au dessus de Mende et j'ai dû trop pousser (car elle est pentue la bougresse!) Là, je décide de contacter vite un ostéo sur Mende (LOZERE) pour qu'il me remette tout ça en place. J'ai un rdv desuite. Celui-ci m'examine entièrement car il ne me connait pas. Il me remet le bassin, puis en parlant, me demande de lui décrire comment je me suis blessé, ce que j'ai fait à côté... tout quoi.

Au final, mes problèmes de bassin viennent d'un truc tout bête mais qui a son importance quand on est sportif : les chaussures et les semelles ça ne se change pas tous les 4 matins... même pour faire autre chose que de la course... (oui je vous avais dit que c'était bête!)

Le corps s'équilibre par rapport à des shoes et des semelles... si on essaye une paire sans les semelles, ben tant pis on continue sans les semelles...c'est ce que je n'ai pas fait... quand on est blessé, en plus au bassin, le corps est beaucoup plus sensible aux changements.

Ceci paraît logique... mais je ne pensais pas que ça avait une si grande importance...j'ai fait cette erreur... et je l'ai payée!

Mon GRP...
J'arrive au GRP, frais, détendu, mais un peu inquiet sur le déroulement de la course. Mon adducteur ne me fait plus souffrir mais j'ai peur que, par manque d'entrainement trail, mes cuisses ne se tétanisent à force, dans les descentes.

Durant les jours précédent l'épreuve, Flopett s'est affairée à préparer ses célèbres "FLOPETTS"... je dis "célèbres" car si vous lisez ESPRIT TRAIL septembre/octobre, vous comprendrez pourquoi...
De mon côté, j'ai préparé mes sacs trois jours avant. La course est le vendredi matin mais je voulais tout préparer en avance : en effet, il y a deux "points vie" au 74ekm à villelongue et au 120ekm à Luz... donc on peut y poser des affaires propres, du ravito... Alors il faut penser quoi mettre dans chaque sac, en anticipant les conditions météo...


Nous partons pour Vielle-Aure après mon boulot (village départ dans les Hautes-Pyrénées à une heure de Tarbes) le jeudi soir. Oui j'ai repris le boulot la semaine avant : mais c'est tant mieux car j'atais un vrai lion en cage!!!!! alors avec le boulot, les 4 jours sont passés vite!

Coïncidence, ce jeudi je bosse à Vielle-Aure (j'y suis tous les 4e jeudi du mois)... donc je suis plongé dans l'ambiance dès le matin. Le village est une vraie fourmillière, il y a des coureurs partout. Certains copains viennent me voir en me demandant ce que je fais avec mon ptit "attaché-case... j'ai le coeur qui bat fort car j'aimerais profiter de ce moment... mais bon il faut que j'aille à la mairie pour bosser.

17h : je parts du boulot, je rejoins ma flopett et nous voilà (re)partis pour Vielle-Aure... cette fois-ci en mode "coureur". Nous passons la nuit au Camping (le lustou).

Le matin de la course je pars me préparer dans la voiture et nous nous rendons à la ligne de départ. Je suis très détendu et serein. Un ptit pansement sur les tétons pour ne pas qu'ils s'irritent avec le frottement du t-shirt et de la crème anti-frottment sur les pieds pour limiter l'apparition des ampoules (je préfère la crème anti-frottement de chez DECATHLON, celle pour l'entre jambe et les aisselles, à celle prévue pour le running ou à la crème Nok : elle est plus épaisse et part moins vite!!!)
Je vois mon copain Bruno Bareilles et nous commençons à blaguer sur tout et rien... On parle du favori Oscar Perez Lopez et de nos sensations.

5h, le départ est donné, nous sommes plus de 750 à prendre le départ de nuit pour ce gros défis : le public est au rdv, il nous encourage : c'est GENIAL!!!! il y a des cloches de vache qui sonnent, des banderolles... A la sortie du village Bruno et moi sommes en tête. Nous avons une bonne allure. Dès les premières pentes je décide de monter à mon train mais sur un rythme assez soutenu.

Nous faisons vite le trou, Bruno est une minute devant moi mais je ne cherche pas à le suivre car la course est TRES longue.
Dans les petits bourgs qui jalonnent la montée sur le Col de Portet je croise des petits groupes de spectateurs. l'ambiance est extra.
En arrivant en haut du col je suis surpris du temps qu'on a mis pour arriver là : 1h32 environ... les sensations sont bonnes mais je décide de ralentir un peu. En regardant vite en contrebas je vois un défilé de lucioles (les frontales des coureurs)... c'est beau!

Bruno prend de l'avance et je cours maintenant à mon rythme. Le vent souffle fort au moment où le jour se lève. C'est magnifique. Mais j'avoue ne pas avoir pris le temps de regarder le paysage. le parcours est très caïllouteux.

J'arrive au col de Bastanet et je vois mon copain (et photographe) Arnaud Begay (qui a pris des super photos des coureurs : http://www.arnaudbegay.com/accueil.html) Là j'aperçois en contrebas Oscar Perez Lopez qui me reviens dessus. j'entame la descente (très longue) sur Artigues... plus de 1000m de D- à avaler. Je descends prudemment pour ne pas me faire mal à l'adducteur et me rentrer dedans : l'appréhension est là malgré tout. L'Espagnol me passe et me dépose. Je le laisse partir.

En arrivant sur Artigues, il y a un ravito avec des spectateurs. Cela fait du bien de voir des gens...
Oscar est là. Je m'arrète vite et repars en sa compagnie. Nous montons sur le Pic du midi à bon rythme en alternant marche et course.
Nous échangeons quelques mots, on blague un peu sur un cadavre de mouton (c'est pas un coureur de l'an dernier ça,?)
En arrivant au col de Sencours, je m'arrête au ravito, Oscar non. Je remplis ma poche à eau et je repars. Je vois encore en contrebas un gars qui revient sur moi à vive allure. C'est Carlos Sà un Portuguais. Il me double à mi-montée en marchant très vite. J'arrive à peine à le suivre en courant. Alors je le laisse prendre le large.
Dans cette montée finale sur le Pic, je vais croiser les premiers qui redescendent et notamment Bruno qui fait course en tête depuis le début.
En se croisant on s'encourage. Puis j'arrive au Pic en 4e position à quelques encablures des deux autres... il est 11h environ

Demi-tour au Pic après le pointage et s'est reparti pour la descente caillouteuse. Je croise les autres concurrents Claude Escots n'est pas très loin derrière.

Je continue mon aventure vers le Col de sencours et je bifurque vers le col de la Bonida en direction du Lac Bleu. Le paysage est lunaire. Je suis seul au monde. Je gère toujours mon effort. La descente sur le Lac Bleu commence à taper. Mes cuisses me rappellent que je n'ai pas trop couru cet été... en arrivant au lac Bleu je croise la famille Aubrion qui me ravitaille un peu au passage et m'encourage : ça fait du bien !

Je tourne autour du lac, la chaleur se fait sentir car le vent est un peu tombé. Au col de Bareilles, j'ai un petit coup de mou. J'enchaine rapidement la descente qui est très pentue. Je connais bien cet endroit car c'est un terrain d'entrainement que j'affectionne particulièrement.

Là, l'enfer commence : mes cuisses tirent fort sur ces pentes vertigineuses.
PFFFFF ce que je redoutais au départ commence... mes muscles se tétanisent et j'ai les dessous de pied qui s'échauffent. Alors je prends mon mal en patience. Je sais qu'après ça remonte et que le ravito du Hautacam n'est pas loin. Alors je serre les dents. Je passe le lac d'Ourec et je remonte sur la crête pour plonger sur la station de ski du Hautacam. Là j'aperçois en bas de cette montée Claude Escots qui revient sur moi... avec la descente que j'ai fait ... c'est normal!

En arrivant au Hautacam, le public est là : il m'encourage et je me ravitaille un peu. Mes jambes tirent beaucoup. Je redoute la descente sur Villelongue car elle fait 11km... je descends très mal, tout en retenue. Mes jambes font mal, ça tape. J'alterne encore la marche et la course... mais là c'est en descente... bref c'est pas terrible!

Là je réalise que je vais vivre un vrai calvaire pour le reste de la course... et je ne suis qu'à 72km de course!

La pente s'accentue aux abords du village de la vallée qui accueille le gros ravito de la course (point vie de Villelongue au km 74).
Il y a beaucoup de monde, c'est génial car le moral ne va pas fort à ce moment. Dans ce ravito, nous pouvions déposer un sac avec des affaires propres. Alors je fonce sur mon sac. Un copain est là : David m'aide pour remplir ma poche à eau, pendant ce temps je recharge mon sac avec de la nourriture, je change de chaussettes et me remet de la crème anti-frottement sur les pieds. Tout va vite... je m'étire, un caméraman me pose des questions sur mes sensations...

Puis je repars en compagnie de David. Il m'accompagne 2 ou 3km avant la remontée sur le Cabaliros.
Dès qu'il me lache David me dit qu'il a oublié de me rappeler qu'il y avait de la nourriture à ce ravito : des pâtes, du solide, du chaud... Tant pis, je n'ai même pas fais gaffe, je suis allé trop vite et je me suis précipité... bref c'est trop tard et de toute façon j'ai du ravito avec moi.

Je monte les premiers km du Cabaliros et je ressents tout à coup une vive douleur au mollet gauche.

Alors je marche de nouveau. Je recours et PAF je n'arrive pas à tenir l'allure... Là je comprends qu'il y a un truc qu m'empêche de courir... et à mi-parcours... ça ne le fait pas!

Je suis 5e, mais je suis à 80km de l'arrivée, je suis blessé... je ne peux qu'abandonner! Car si je monte en marchant il y aura de toute façon une grosse descente sur cauterets qui va me "tuer"...

Je m'assois sur la route dans la forêt... je réfléchis et je décide avec la plus grande peine de jeter l'éponge! je suis si attristé qu'une larme me vient. Mais ce n'est pas tout, il faut se ressaisir, je suis à 6km de Villelongue, seul endroit où je peux me faire rapatrier et soigner...

Je pars dans le sens inverse et je croise peu à peu les concurrents qui étaient derrière moi. Ils sont tous étonnés de me voir descendre en boitant lentement. Ils me questionnent, on s'encourage. Car eux doivent aller au bout... je descend dépité, triste... c'est dur de voir tous ces gens me passer devant... comme si ce que j'avais fais pendant plus de 10h30 de course s'envolait en fumée à chaque mètre.

En arrivant à Pierrefitte, j'arrête une voiture pour qu'elle me ramène sur Villelongue. Le gars est sympa et accepte.

Flopett et ma mère me rejoignent à ce point course. Je viens de rendre mon dossard aux organisateurs. Je vais chez les kinés.

Diagnostic : Contracture au mollet gauche (aux jumeaux) avec un début de déchirure... à droite j'ai aussi une contracture au niveau d'un muscle accolé au tibia (effectivement j'avais mal à cet endroit depuis au moins 20km... mais bon c'était supportable).
La kiné me déconseille de repartir car si le muscle se déchire... s'est fini pour moi... et j'en prends pour plus d'un mois de convalescence... avec la douleur qui va avec...

Je passe chez le podologue qui me soigne un hématome à l'ongle.

Cause de la blessure : une réaction en chaîne dûe à deux choses :
- ma blessure à l'adducteur qui m'a pouri ma préparation estivale
- mon manque de préparation typé "trail" avec mon mal aux cuisses qui m'a contraind à descendre sans souplesse...

Donc mon coprs a compensé, s'est contracté... ET PAF LA BLESSURE!

Retour à la course : Brunoi Bareille a continué son show jusqu'à 30km de l'arrivée. Là il a eu une hypothermie... et a du abandonner un peu plus loin.

Voici le podium de ce GRP :

1er Carlos Sà (Portugal) en 26h40
2e Oscar Perez Lopez (Espagne)
3e Sébastien Buffard (France)

Bravo à tous les finisher!!

BILAN SPORTIF DE CET ETE :

Côté négatif:
j'ai passé un été de galère à jongler entre mes séances d'ostéo et mes séances d'entrainements et j'ai dû abandonner le week end trail et le GRP...

Côté positif :

- J'ai beaucoup appris sur cet ultra (ne pas partir trop vite, penser à bien se ravitailler, un ultra ça se prépare d'avantage...)

- Avec seulement 4 entrainements trail, 3 randos et pas mal de vélo, j'ai pu faire 80km en montagne en tête de course d'un ultra-trail...

J'aime finir sur des notes positives alors je ne retiendrai que ça...

Là je n'ai pas plannifié d'autres courses pour laisser le temps à mon corps de repartir sur de bonnes bases... et dès que je suis remis ..... attention je vais être un mort de faim sur les courses "A FOND LES BALLONS"