mardi 2 novembre 2010

Festival des Hospitaliers, ou comment se faire rincer pendant une journée!



Préambule
Je pensais qu'il n'y avait que le Trail des Citadelles (en Ariège) pour nous offrir de telles sensations de communion avec la nature... mais surtout de "rinçage", "essorage", voire un "gommage" à certain moment avec le grésil....


(En général, le dimanche de Pâques, courir là-bas sous-entend prendre son K-way et un grand bol de courage pour affronter les éléments.)


Ben on a trouvé "sa petite soeur" comme ont dit certains... moi je pense même ...sa "grande soeur".


Cette course est mon dernier rendez-vous de l'année. La saison a été longue et pleine de rebondissements, entre les bons moments (victoires) et les mauvais moments (les blessures).

Je voulais terminer par une longue distance pour ensuite, partir en repos pendant l'hiver. N'étant pas présent pour Les Templiers car je "témoignais" du mariage de Simon (mon meilleur potos qui m'a mis à la course à pied) et Clélia (sa douce)...




Non là c'est nous...


J'ai saisi l'opportunité d'aller courir à Nant, sur des terres remplies d'histoire : au festival des Hospitaliers... avec ses 75km et ses 4000m de dénivelé positif.


Mes derniers entraînements étaient très satisfaisants malgré une douleur récurrente à l'adducteur. Je croyais qu'elle était partie, mais les courses du mois d'octobre l'ont remise sur le devant de la scène... bref tout en me faisant soigner par mon ostéo préféré (Pierre si tu me lis ;) ), j'allais "bouffer" des bornes et du dénivelé dans mes Pyrénées.

En partance pour Nant, on prépare la paquetage...
Ma flopett m'a préparé ses célèbres Flopett's pour me garantir de l'énergie (saine) durant ma course. Floriane a, en plus, suivi cette fois-ci les recettes d'un couple de traileurs scandinaves, Kécily et Kritof Berg, qui ont écrit un live sur leurs "SECRETS D'ENDURANCE, barres, boissons et recettes maisons"... ou comment faire soi-même ses aliments de courses (avant, pendant, après) avec des aliments naturels et bio. Voici le lien de leur site où vous pourrez trouver aussi pas mal d'astuces... car finelement c'est très bête mais surtout délicieux! http://metagama.com/pap/


Elle a donc testé des sortes de "snickers" et des boulettes de mélasse et de miel. Elle m'a préparé également deux gels énergétiques, un à la banane et un autre à l'abricot et au citron vert. Pour emballer ces gels, prenez des sacs de congélation et faites un noeud.. ça ne bouge pas, ça ne coule pas... et c'est bon!

De mon côté je prépare mes affaires.. et il y en a, car le temps est annoncé ... "changeant" d'après la météo... j'aime lorsqu'ils disent ça car ça veut tout dire...

Avant


Après

(Oui moi aussi je pensais pas que tout allait rentrer...)

Après 5h de route, nous arrivons chez Yvan, au Domaine du Roc Nantais. Bruno TOMOZYK et Virginie Govignon (LAFUMA) m'ont conseillé d'aller là-bas car nous serions bien reçu... et je confirme... Yvan et son équipe ont été à nos petits soins. Alors encore merci à toute l'équipe!

Un long dimanche de galère au milieu de rien... (mais pourquoi court-on alors???)
Le temps est comme prévu... humide. Pourtant le matin en tirant les rideaux, j'aperçois quelques étoiles ... une dans le lit (ma Flopett) et beaucoup dans le ciel!... quelle chance si ça pouvait tenir!

Je me prépare et parts pour aller au combat. Je suis tout excité à l'idée de courir car, c'est lorsqu'on est blessé, que l'on ressent (le plus) ce besoin de grands espaces...
Avec mon pti sac tel un écolier avec son cartable (LAFUMA biensur...) à la rentrée des classes

J'arrive sur la ligne et commence à m'échauffer. Je chauffe mon adducteur. Peu après 6h le départ est donné. je me mets dans les premiers pour imprimer mon rythme. Les organisateurs ont annoncé que l'itinéraire serait bien différent des années "Templiers". Au bout de quelques km, nous entamons un sentier. Je suis aux avants-postes. Je cours à mon allure sans me mettre la pression. La course est longue et je préfère gérer pour accélérer si besoin à la fin.

La pluie commence à s'abbatre sur nous dès la première montée. Le terrain est boueux. Je n'aperçois qu'une seule frontale derrière moi. Je me dis que celui-là va me mener la vie dure durant toute la course. Je ne sais pas trop qui c'est mais je ne m'emballe pas; s'il doit me rattraper, tant pis... je le répète, la course est longue.

Je passe le sommet de la première montée et il revient à quelques encablures... mais dans la descente je fais le trou. J'en profite pour manger mes gels maison... hum que c'est bon! et en plus ça fait du bien au moral...

Arrivé à Saint-jean de Bruel, je ne vois personne derrière moi. Donc je pars pour l'ascension du Mont St Guiral. Elle est longue et roulante... et je m'en méfie. Je prends un rythme très régulier. La météo empire de plus en plus. Le vent souffle terriblement. Je croise quelques bénévoles de la course qui m'encouragent. Ils sont courageux aussi car ils doivent restrer plantés là pendant des heures... On ne voit rien... c'est moche, c'est gris, c'est mouillé...




A 3 ou 4 km du sommet j'aperçois le second... je déduis qu'il s'agit d'Adrien Séguret car je reconnais ses couleurs. J'en remets une couche car maintenant je veux de moins en moins me faire rattraper. Je mets le K-way LAFUMA. Il est ultra léger mais protège bien du vent et de la pluie. Mais le vent m'empèche de l'enfiler alors je demande à un bénévole de m'aider.

Au sommet je commence à ressentir une douleur derrière la cheville... (pourvu que se ne soit pas le tendon d'achille...). J'entame la descente. Elle est glissante mais je déroule bien.

En arrivant à Dourbie on m'annonce le second à 10min. L'accueil à ce ravitallement fait chaud au coeur. Autant il n'y a personne sur le parcours... autant là, dans la salle des fêtes, il y a du monde.
Je fais une courte pause. J'ai assez de réserves pour tenir jusqu'au prochain ravito de Trèves.

Le circuit emprunte une route assez longue. Le balisage est "juste". Je me demande à certains moments si je ne suis pas perdu. Puis nous reprenons un sentier et la route s'élève peu à peu. En effet, le circuit n'est pas du tout le même que l'an dernier.

La descente est pentue et glissante. Je ne vois toujours personne derrière moi. Alors je gère encore. En arrivant à Trèves, je m'arrête 2 ou 3 min pour recharger ma poche à eau. Un gars me dit que le second est à 15min. (ce qui est faux en réalité... il est à 8min).

Je reparts sereinement et découvre, entre les averses, le nouveau parcours. Nous longeons la rivière Trévézel en forêt. Le sol est en devers et est glissant. Je tombe plusieurs fois. Mes LAFUMA Speed trail accrochent bien malgré tout aujourd'hui (oui faut bien faire de la pub ;) ).

D'un coup le chemin descend vers la rivière et des bénévoles sont là pour nous faire traverser celle-ci avec une corde (elle fait bien 10m de large). Le courant est fort... mais c'est marrant à faire. L'eau est très fraîche mais elle détend mes mollets. La route remonte et nous changeons de versant.

Nous reprenons un sentier assez valonné qui monte et descend. Au bout de 3 ou 4 km le balisage descend de nouveau vers la rivière. Je vois une grande balise sur la berge. Je m'arrête car j'hésite. Doit-on retraverser la rivière ou continuer à la longer? Au loin, en face j'entend des gens qui m'encouragent depuis leur voiture sur la route. Alors je traverse la rivière. Par contre il n'y a personne cette fois-ci... peut-être est-ce moins dangereux... mais là au milieu de l'eau je commence à glisser. Je me rattape et réussi à rejoindre l'autre côté. Je cherche le balisage, mais je ne vois que des bandes réfléchissantes pour la nuit. Je me dis que les organisateurs les ont mises pour les coureurs qui vont passer ici de nuit. Alors je remonte par une sentier. Je rejoins une maison en ruine. Mais là ... je ne trouve plus de balisage. MALHEURRRRRRRRRRRRR! à 15km de l'arrivée je perd le chemin!!!!!!!!!!!!

Je garde mon calme et tente de chercher sur la route une potentielle flèche qui nous ferait remonter dans le causse... je tourne, je vire, j'emprunte un chemin mais au bout d'1 km de montée je ne vois rien. Alors je redescend... c'est pentu et caïllouteux... ça fait mal aux jambes!

Je reviens en arrière et croise un gars en voiture. Je lui demande s'il a vu un balisage en contrebas; il me dit que non mais m'aide un peu à chercher. Tant pis je décide de revenir en arrière. Je redescend vers la rivière. Je ne vois rien. Alors je remonte sur la route par une pente abrupte et décide de rejoindre Cantobre (prochain ravitallement) par la route goudronnée.

Je regarde mon GPS qui affiche 62km de course. J'estime à vue de nez avoir 2 ou 3 km à courir avant Cantobre... puisque j'avais vu que ce ravito était au 65ekm. Je me dis que je vais faire finalement le même nombres de km et ne pas "voler" du temps sur le second. Je ne veux pas être un tricheur. Alors je pars.

En arrivant à Cantobre je file vers le ravito et je dis aux bénévoles que je me suis pommé et que j'ai dû prendre la route. Une des organisatrices l'annonce à la radio. Je souhaite que ça soit pris en compte quand même. Puis elle me dit que je peux repartir. J'entame la dernière montée, celle du Roc Nantais. Je suis un peu troublé par cette mésaventure mais je me reconcentre. Le second peut être juste derrière mois car j'ai pas mal "jardiné"... je relance mon allure. C'est dur, j'ai mal aux chevilles. En arrivant en haut, je me retourne mais je ne vois personne. Alors j'entame la descente.
C'est glissant mais j'ai hâte d'arriver. Je sais que la journée a été longue mais je savoure les derniers km.

L'année dernière, en courant les Templiers, à ce même endroit, j'allais demander ma Flopett en mariage car on avait parié que si je finissais dans les 20, je lui demandais sa main... j'avais terminé 19e...

Je passe le pont et entre dans le village de NANT... mais encore une fois j'hésite à tourner desuite à droite pour rejoindre l'air d'arrivée qui est à 500m (comme l'année dernière). Mais il n'y a rien de marquer : pas de flèches... rien... alors j'y vais quand même et arrive sur l'aire d'arrivée après la descente et la montée raide. La météo n'a pas poussé les gens à sortir de chez eux voir ces fous arriver. Mais ma Flopett et quelques personnes sont là pour m'accueillir!... OUF j'ai gagné, j'ai les larmes aux yeux car la pression redescend! Mon temps est de 7h42... pour 74km.


Le speaker m'accueil sur l'estrade. J'ai du mal à monter. Il m'interview et je lui annonce que je me suis perdu et que j'ai continué sur la route... mais que cet évènement n'influe en rien sur ma place, puisque j'ai une avance supérieure à 10min... (à première vue). J'ai couru 2km hors course.

Photo du Journal Midi libre qui a fait un jeu de mot avec mon nom : "Vers la victoire au galop" (quelle imagination..... mais j'aime bien!)

Adrien Séguret est second. Il arrive en 8h26. Il s'est blessé très tôt dans la course et a du serrer les dents. Mais malgré tout il n'a jamais été trés loin jusqu'au 60ekm... donc chapeau l'artiste.

Au final, les organisateurs me pénalisent de 10min par km courus hors course ... donc mon temps officiel est de 8h02. Finalement, je suis pénalisé comme au kayak ou en ski... Mais c'est normal et juste, je n'avais qu'à pas me perdre. Heureusement que j'ai couru à fond jusqu'à la fin!
De mon côté, ma douleur à la cheville n'est qu'un léger "déplacemement" de la base du tibia au niveau de la cheville. Cela tire donc sur tous mes tendons du pieds... heureusement rien de grave... Pierre (mon ostéo m'a remis en place et en une semaine ça sera parti!

En rentrant à l'hôtel j'ai pris un bon bain... quel bonheur!
Bravo aux organisateurs pour avoir fait cette course au nez et à la barbe des Templiers! Le trophé est magnifique, et ça c'est une "pure" particuliarité de la course.

Je termine ma saison sur une victoire. Objectif atteind. J'ai battu ma blessure et offert à LAFUMA une nouvelle occasion d'être au premier plan sur un trail.

Maintenant c'est repos!


BILAN DE MON ANNEE 2010 :

1er Trail Drôme LAFUMA (42km et 1800m D+)
1er Festival des Hospitaliers (75km et 3900m D+)
1er Trail des 3 Pics (31) : 50km et 3000m D+
1er EUSKAL TRAIL (2x65km par équipe de 2 et 8000m D+)
10e ECOtrail de Paris (80km)
12e Trail L’Ardechois (54km et 2500m D+)
1er Foulée du Madiran (35km et 900m D+
1er Foulée des Milles pattes (19km et 300m D+)
3e Cabilat'Trail (33km)


et finisher d'un Ironman...
230e/2800 IRONMAN de Nice : 10h37
Avec à la clef de mon année trail... un contrat avec le TEAM LAFUMA!







C'est plutôt pas mal au final... j'en oublierai même que j'ai connu deux grosses blessures dans l'année... ;)