dimanche 30 octobre 2011

Grande course des Templiers 2011 : "Grande" par la distance et le niveau!

Amis traileurs... amis lecteurs... bonjour!! je suis parti courir la Grande course des Templiers à Millau ce week end.
C'est le dernier gros objectif de ma saison 2011.


Au menu : 70km et 3000m D+ (en réalité le circuit en compte 75km)

Pour préparer au mieux cette course, mon coach, Alain, m'avait planifié un beau plan d'entrainement. Comme je l'ai écrit dans mon précédent article, la forme est là... alors j'ai hâte d'en découdre en ce dimanche 23 octobre 2011... jour également de finale de la Coupe du Monde de rugby... mais chacun ses priorités, non?

Je suis entouré d'une équipe de choc pour me suivre dans les ravitaillements :

Flopett, ma chérie... que vous connaissez déjà!

Claire (une landaise expatriée dans les Pyrénées... et qui a rencontrée son amour là-bas...Micka)

Micka (mais si souvenez-vous, ce pur Castillonais, avec qui j'avais fait l'Ironman), un couple de joyeux lurons et de très bon amis également. C'est leur baptême du feu dans le trail. En effet, ça c'est décidé la semaine avant, en leur proposant de venir partager un événement sportif de taille! Et ils n'ont pas été déçu.

Nous donc arrivons dans l'Aveyron le vendredi en fin de journée à Nant (30km de Millau et ancien lieu de départ des Templiers), au Domaine du Roc Nantais chez notre ami Yvan où nous avons pris nos quartiers . Une excellente adresse où nous sommes toujours reçus comme à la maison.

Le Roc Natais et le chien chien qui va avec!!

Je retrouve là-bas Vivi (Virginie Govignon), ma collègue du Team LAFUMA. Nous ne nous sommes pas revus depuis la CCC... La « p'tite » est motivée mais anxieuse pour sa course : elle a un statut de favorite à défendre !

Un petit dodo, et le lendemain matin je pars faire un petit décrassage avec Vivi afin de nous délier les jambes. Nous en profitons pour promener l'adorable chien d'Yvan. C'est un excellent moyen de faire se dépenser les chiens! Je vais y penser pour une éventuelle reconversion... je vous garantie qu'ils sont calmés à la fin de la ballade!!

Puis après un petit déjeuner (sans gluten évidemment puisque c'est le rituel maintenant la semaine avant les courses importantes), partagé avec « Coco »(Corinne Favre), elle aussi du Team Lafuma, nous nous rendons avec ma Flopett sur le lieu des hostilités : Millau!!

Pour notre plus grand bonheur nous apercevons ENFIN le viaduc! Il faut dire que c'est la 3e année que l'on vient en Aveyron... et qu'à chaque fois le viaduc était plongé dans un épais brouillard... mais là on l'a vu!

Nous allons récupérer nos dossards. Je dis nous car Flopett va courir. Elle s'est inscrite, non pas à la « Templière » comme il y a deux ans... mais à la « VO2 Trail » : il s'agit du 20km des Templiers.
Ah oui, je ne vous ai pas précisé (pour les novices) : le festival des Templiers c'est certes « la Grande course des Templiers » le dimanche (75km et 3000m D+), mais c'est aussi une multitude de courses tous formats où chacun y trouve son compte.

Toute la famille peut courir : une course enfants de 8km, une course réservée à ces dames (la Templière donc) de 8km aussi, un ultra de 110km pour les adeptes des longues distances (« Endurance trail), un trail de 40km (« Marathon des Causses ») et enfin la Vo2trail de 20km.

Flopett court à 16h et nous avons un peu de temps pour flâner au salon du trail qui est organisé également lors de cet événement national du trail.

Nous croisons plusieurs connaissances et amis dont les organisateurs de l'Andorra trail au mois de juillet. « Flashback »: Valérie LAFLEUR avait immortalisée en photo ma demande en mariage à Flopett à la fin des Templiers en 2009! Grâce à elle nous avons THE cliché de la seconde après le OUI!! Merci Valérie!
 
 Son mari (Gérard) me « brief » sur le nouveau format de course qu'ils proposent en Andorre : un 83km et 5000m D+ qui me bote terriblement.

Il y a beaucoup de monde... beaucoup trop... donc nous décidons de nous mettre au calme en allant voir de plus près le Viaduc. Une heure plus tard, Micka et Claire arrivent à leur tout à Millau. Nous savons que nous allons passer un excellent moment avec eux... rempli de « déconnade » et de... « déconnade » oui!

 Interview de flopett : http://www.youtube.com/watch?v=ntmMXGgnkYM&NR=1

15H, Le samedi : Nous repartons sur la ligne de départ pour que Floflo se prépare.

Le coach (à gauche pour une fois) et son poulain!

Elle, pas plus stressée que ça, s'habille « tranquilou » et décide de se couper les ongles sur les gradins ... à 10min du départ... mieux vaut tard que jamais me direz-vous!



Floflo en train de se mettre de la crème anti-frottement sur les pied... à 5min du départ!

Elle se faufile parmi les 1000 participants en se plaçant juste dans les 100 premiers... là je lui dit qu'elle va se faire massacrer … les gars ne vont pas la voir et vont la piétiner. Mais Flopett décolle sans pression pour ses 20km et 700m D+.


rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrhhhhhhhhhhhhh!!

Nous rejoignons vite la voiture pour aller la voir passer 6km plus loin dans un autre petit village. Mais les routes sont bondés par l'évènement que suscite les Templiers... et arrivés sur site... nous croisons plein de spectateurs qui nous disent de faire demi tour car le gros du peleton est passé. Mais nous venons voir « l'arrière du peleton » justement!!... nous la loupons de peu : elle a couru plus vite que prévu!...

Au loin ... vétue de rose... comme une vraie fille!

C'est une flèche ma Flopett)... Demi tour et retour sur l'aire d'arrivée pour l'attendre sagement.

Il commence à faire « frisquet » sur Millau. Il est 18h... il fait gris... et nous sommes fin octobre... bon ok, je n'ai pas à me plaindre, finalement c'est normal!

Les premiers de la course arrivent l'air dépité. Un débalisage sauvage à fait se perdre les 40 premiers! GENIAL!!! Je pense à Flo là-haut. J'espère qu'elle ne s'est pas perdue! Puis vers 19h, la voilà qui arrive, souriante, comme toujours. Je luis prends la main et nous passons la ligne ensemble.
je suis très fier d'elle!

Elle râle un peu car il y avait des bouchons dans les tout petits sentiers du Larzac et elle a piétiné quasiment la totalité de la course.

Nous rentrons vite à l'hôtel où un repas chaud nous attend. Je croise un copain de fac Rémi CASTAING. Quelle coïncidence! Il court aussi demain et ça fait une plombe que nous ne nous sommes pas vus (nous allions faire des randos à l'époque de la fac). Ça me fait plaisir de le revoir. Dommage que je n'ai pas beaucoup de temps pour « taper la causette »!

Puis nous accompagnons Micka et Claire dans leur logement. Il s'agit d'un gîte perdu dans la pampa... sympa à trouver dans la nuit noire... Mais nous y arrivons finalement!

Il est 21h30 et nous avons mis le réveil pour demain matin à 4h15!!.... oufffffffffffff ça va piquer!

Bibibibip bibibibip bibibip... il est 4h15... Nant s'éveil!
ohhhhhhhhhhh ah oui c'est vrai je cours les Templiers dans 2h... je me prépare tel un écolier partant à l'école pour sa rentrée. Nous prenons la route pour Millau (30min de voiture). Puis nous trouvons une place facilement et nous partons sur l'aire de départ.

Je m'installe dans le 1er sas. Serge Jaulin m'interviewe pour son magazine de trail et récolte mes premières impressions.

Vidéo officielle de la course : http://www.youtube.com/watch?v=GgY0jjc_vRY

Il fera de même avec de nombreux coureurs du 1er sas.

Thierry Breuil (Team Adidas), mutli-champion de France de Trail, et moi derrière... je me remets le brushing!

Vu le plateau de coureurs aujourd'hui... je souhaite juste finir dans le top 20! Ce qui sera déjà pas mal. En effet, les plus grands coureurs hexagonaux sont là, le champion du monde sortant, le nouveau champion du monde (oui la plupart des meilleurs coureurs mondiaux sont français). J'ai beau être dans un TEAM... Il y a quand même un bon niveau de différence!
Mais je suis confiant, je sais que j'ai bien travaillé... et donc je vais faire avec mes moyens. Ma stratégie de course est claire : pas question de faire une « JORRO »!! c'est à dire de partir devant comme un âne pour... ben.... pour rien, puisqu'après, je me fais rattraper par l'élite... et je grille des cartouches pour rien. Partir vite ça marche bien dans certaines petites courses que je fais dans les Pyrénées. Mais ici c'est « suicidaire »!

5,4,3,2,1 BAMmmmmmmmmmm...
Les 2800 fous furieux sont lachés pour 75km de bonheur. Je me place dans les 15-20 premiers (comme me l'a conseillé le coach). Je suis l'allure. Nous courons entre 15 et 16km/h pour l'instant. Puis nous commençons à monter. Là je suis toujours à l'aise. Nous entamons la première difficulté de la journée, un mur de 500m D+ sur 3km. Là, je remonte dans les 5 premiers. L'allure est bien pour moi alors je ne vais pas me faire bloquer plus en arrière puisque je me sens à l'aise.


Une fois en haut du causse, la portion qui suit est des plus ennuyeuse... mais surtout très piégeuse. Il s'agit de courir sur le plateau, sur des sentiers larges et assez plats. Je ne dois donc pas m'enflammer car je vais griller de l'énergie pour rien à vouloir suivre l'allure des meilleurs. Nous courons entre 13 et 14km/h. Pour moi c'est bon. Mais si ça accélère il faut absolument que je reste à mon allure car certes, je vais pouvoir suivre.... mais après.... il me restera plus de 60km à faire en étant fatigué par ces efforts inutiles!

Nous sommes près d'une trentaine devant. Le trou est fait avec le reste des concurrents. Je me sens bien.

Deux minutes après j'entends une voix derrière moi qui m'appelle : c'est Maxime CAZAJOUS, mon compatriote Pyrénéen! Il était très mal placé sur la ligne de départ et a pu vite remonter jusqu'au groupe de tête pour bien pouvoir exprimer son talent. C'est sa première expérience sur si long mais il a beaucoup de qualités athlétiques. Je ne m'en fais pas trop pour lui. Il est comme un gosse là. Il me dit « t'as vu je suis dans le groupe avec tout ces mecs là... je n'en reviens pas... il y'a le maillot des « Givrès de Nay » (son club) dans les 30 premiers des Templiers!!».
Je lui dis que s'il court bien ils feront une statue en son honneur à Nay! Nous avons le même coach en plus. Donc nous échangeons un peu sur la gestion de course.

Ce plateau dure plus de 20km... c'est long! L'allure s'intensifie et le groupe explose. Je dis à Maxime de rester à cette allure avec moi. Il ne faut pas s'exciter car on risque de la payer plus tard. Puis nous entamons enfin la descente sur le premier ravitaillement : à Peyreleau.

Flo, au ravito à Peyreleau... quelques minutes avant les barjots!!! YO!

Vidéo de mon ravito à Peyreleau : http://www.youtube.com/watch?v=M4HLbYx-4w4


Je descends bien. Mais soudain, mon pied se coince dans une racine ou un cailloux je ne sais plus... et je me « vautre » littéralement sur le sentier... Ouffff ça fait rudement mal. Ma cheville a pris. GENIAL! Ce n'est pas comme s'il restait 50km! Maxime me relève puis repart. Je boite un peu au début, je suis encore sous le choc. Peu à peu la douleur disparaît et je peux repartir à bonne allure. J'arrive au ravito je vois mon staff, la TEAM JORRO! Ça me remonte le moral et je repars de plus belle.

Deuxième difficulté du jour la montée sur Saint-André de Vésine. En fait c'est simple, pour vous résumer le profil de la course, nous montons sur un causse, y courons un peu, puis redescendons... puis remontons... ainsi de suite... jusqu'à Millau.

La montée est raide mais j'aime bien ce genre de parcours (bien plus que de courir à plat sur un causse). Je suis placé dans les 22-23e environ. Je prends mon allure. J'ai toujours de bonnes sensations.


En haut le plat est monotone et long... je me lasse. Ce n'est pourtant pas le moment car il faut maintenir une allure rapide dans ce genre de course. Je me relance à 14km/h.

Je rattrape des coureurs, d'autres me doublent. C'est le jeu des chaises musicales mais je reste concentré. Au ravitaillement je ne vois pas mon staff. Mais ce n'est pas grave car il y a de quoi manger et boire. J'ai appris à la fin de la course que la TEAM JORRO s'est « pommée » en plein Larzac, au beau milieu du no man's land! Les pauvres, pas facile de rouler quand il n'a y a pas de panneaux!

Avant la descente je passe dans un paysage magnifique. La nature a façonnée des tourelles en pierres qui dominent le causse. Nous passons également dans une pierre ronde. On dirait la porte des étoiles dans le film STARGATE! C'est trop cool! (oui je suis encore un gosse dans ma tête je sais!)

J'arrive au niveau de Romuald De Paepe (team ADIDAS). Je lui demande si ça va car logiquement je ne devrais pas le rattraper. C'est un excellent coureur. Il me dit qu'il n'a plus rien à manger. Il commence à sérieusement fatiguer. Ni une ni deux, je lui propose une barre (oui, je fais de la pub pour MULEBAR, même en plein milieu d'un causse, ben quoi?). Nous sommes au milieu de rien et faire une hypoglycémie ici c'est vraiment dangereux!

Nous nous saluons et je repars.

Une fois la descente avalée, je croise la Team JORRO dans la vallée. Ils sont déchainés! C'est génial! Je suis ravi de les voir. Flopett vient de voir un gars qui l'a reconnue et lui parle de ses barres de céréales! Ca fait toujours plaisir! (bientôt une recette de barres salées.... soyez patients).


Troisième difficulté de la journée, la montée sur Pierrefiche. Là aussi c'est un gros mur de 3-4km à avaler. Je suis toujours aussi bien dans les montées. En haut je croise Yvan, notre hôte du week-end qui m'encourage. J'arrive au ravito d'après. Je vois là encore des têtes connues et ça fait du bien. Je poursuis ma route toujours en rattrapant du monde. Mais maintenant plus personne ne me double!

En bas de la dernière difficulté, : le Mona, je suis classé 13e! C'est énorme car 15km auparavant je n'étais que dans les 22-23e!


Belle remontée. C'est motivant de courir en rattrapent les gens. Mon coach avait encore une fois raison de ma faire courir ainsi!

Je passe la Dourbie, la rivière locale sur un système de ponton réalisé par le club de canoë du coin. C'est hyper stable en plus! La photo parle d'elle même!
 
Le passage Koh Lanta!!

J'entame la montée. Il y a toujours autant de monde dans les villages. C'est génial de vivre ça. C'est comme à la CCC cet été!

Je croise une dernière fois ma Team! Ils sont survoltés! Surtout Micka. Il se prend au jeu et ressemble aux supportaires espagnnols sur le bord des routes du Tour de France! D'ici qu'il court à côté de moi en me poussant.. il n'a y a qu'un pas! « VENGA VENGA VENGA... ALLEZ JUJU!!! »

Vidéo qui illustre l'ambiance : http://www.youtube.com/watch?v=d_YtCP8HWu4&NR=1

La montée est caillouteuse. Je suis toujours à l'aise. J'ai du jus. On m'annonce mon copain Maxime et un autre à quelques minutes devant! Le bougre il a bien tenu!! C'est super pour lui!

La montée est rude mais je suis hyper motivé. Je pense à tout et à rien... je pense à ma Flopett qui va être fière de moi … je pense surtout que je veux conserver cette magnifique place!

Arrivée en haut, à la ferme de la Clade, endroit perdu au milieu du causse Noir, je passe le dernier ravito. Mon copain Renaud Rouanet, du Team Lafuma, m'aide à me ravitailler. Je repars vite pour la dernière portion technique des Templiers... les 8derniers km.

En résumé il y a une descente raide et une montée... comment dire... chez nous dans les Pyrénées... on fait ce genre de montée avec une corde et on nomme ça « faire de l'escalade »! J'exagère à peine! C'est incroyablement pentu! C'est un truc de fou! Avec 70km dans les jambes... c'est DE-LEC-TA-BLE!

Je scrute le sentier derrière moi pour voir si personne ne revient. OUF... personne... J'arrive enfin sur le sommet je domine Millau. Là il ne me reste plus qu'à descendre sur l'arrivée et c'est gagné!

Et bien non! Ce n'est pas si simple. La dernière descente est également très pentue. Je glisse sur les fesses à plusieurs reprises. Je fais attention à ne pas me faire mal : ce serait vraiment dommage de se blesser maintenant.

Quelques remontée bien raides viennent ponctuer cette descente. Nous passons dans une grotte (la grotte du hibou). J'adore, c'est complètement atypique. Des signaleurs sont là pour nous aider dans le noir. Un notamment, me dit qu'il aime bien mon blog. Je trouve ça toujours très sympa. Même dans les moments les plus incongrus!

Je poursuis ma chevauchée vers Millau. Les spectateurs sur les bords du chemin sont nombreux. Je me retourne mais ne vois personne.

Alors je ralentis mon allure pour profiter du moment. Je veux savourer mon arrivée. Dans quelques instants, je sais que je serai à vu pour les spectateurs placés à l'arrivée, dont ma Team JORRO!!


Ca y est, je les entends, je reconnais la voix de ma Flopett. Je suis heureux. Je lève les bras. Je la vois derrière les barrières, je l'embrasse au passage. Et enfin, je passe la ligne.


13e des Templiers! J'ai envie de dire PUTAIN QUE C'EST BON! Mais je resterai poli sur ce blog. On m'invite à monter sur le podium où ils récompensent les 20 premiers des Templiers d'une invitation pour l'année prochaine. Il y a Arnaud Lejeune et Maxime sur ce podium. Ils viennent à peine d'arriver. Je tombe dans les bras de Maxime.

Je le félicite. Il a fait un gros numéro là! Chapeau l'artiste!

Classement:

Chez les filles c'est Maud GAUBERT (la championne du monde actuelle de chez adidas) qui remporte la cours et Corine FAVRE du Team Lafuma termine 3e femme. Virginie GOVIGNON a du stopper son effort à cause d'une sciatique...

De mon côté j'ai quelques égratignures au genou et une petite entorse à la cheville droite.


Mais ça ne m'empèche pas d'avoir le sourire!

Et voilà c'est fait. Je clôture ma saison 2011 sur une magnifique place aux Templiers.

Si je fais le point sur mon année, je suis passé par tous les états. 5 mois de blessures et de désillusions, de découragement, de stress, de tristesse à ne pas pouvoir courir. Et un sentiment de joie lorsque la forme est là!

Voici mon palmarès 2011, qui finalement n'est pas si mal que ça en 5 mois de pratique et compte tenu de cette année mouvementée:

- 1er du Week End Trail Pyrérénes

- 12e ex aequo de la CCC

- 1er de la Qui s'y frotte s'y pique

- 1er de la Corruda

- 2e de la Foulée des Milles pattes

- 13e des Templiers

et je compte courir un peu jusqu'en décembre... alors ce palmarès reste ouvert...

Comme quoi... une saison c'est long. On a le temps de tomber.... et de se relever!!!

lundi 10 octobre 2011

En route vers Les Templiers!!

Chers lecteurs.

Je ne devais écrire un article que fin octobre pour vous narrer mon aventure aux Templiers… mais depuis début septembre, suite à la CCC, j’ai repris les chemins de l’entrainement et je me suis dit que je pouvais vous faire partager ma préparation.

Celle-ci a été planifiée avec mon coach Alain. Nous avons établi un programme progressif d’entrainement en 6 semaines. Six jours d’entrainements par semaine avec certaines fois, des séances biquotidiennes, le but étant de travailler ma vitesse et ma VMA pour arriver aux Templiers le plus au point possible.

Les Templiers c’est …. non je vais commencer par ce que CE N'EST PAS! C'est à dire... une course où on doit courir comme ça ...

Les Templiers c'est « THE GROS » rendez-vous de l’année pour tous les traileurs (peut-être même avant le Tour du Mont Blanc…). C’est une course mythique, théâtre depuis quelques années de la finale du Championnat de France de Trail Long. C’est surtout l’une des courses les plus relevées de France… voire d’Europe…
Elle offre aussi aux cinq premiers des places en Equipe de France de trail. C’est pour vous dire le niveau qu’il y a tous les ans.

Je l’avais courue il y a deux ans et j’avais eu la chance et la joie de terminer 19e !!... sur 2800 partants… c’était grandiose ! C’est là aussi où j’ai demandé ma Flopett en mariage. (pour rappel, je lui avais dit que si je finissais dans les 20 premiers… je l’épousais…vous avez le compte rendu de cette course sur ce même blog à l’année 2009 en octobre)

Donc les Templiers c’est 72km de bonheur et 3 000m de dénivelé… une course longue mais rapide ! Elle est « roulante », donc pour être fin prêt… il faut être rapide et endurant.

Pour ma préparation, Alain m’a donc planifié de nombreuses séances de fractionné sur piste afin d’améliorer ma foulée et ma vitesse de base. Le week end sont axés sur des séances d’endurance. Ainsi, je travaille tous les compartiments physiques. De plus, pour me tester, j’ai couru trois épreuves.

ROUND 1 : La « QUI S’Y FROTTE S’Y PIQUE », Trail du Séméac Olympique (11km et 200m D+)
Cette course est particulière car je suis co-organisateur et coureur à la fois. En effet, je suis licencié au SEMEAC OLYMPIQUE, dans la banlieue tarbaise. Il regroupe une bande de copains avec qui la rigolade prime. Pour vous dire, il y a deux ans nous avions fait un calendrier « à poil » : LES DIEUX DU TRAIL…. pour récolter des fonds afin d’acheter du matériel pour les jeunes de notre club. Franc succès puisque nous avions vendu près de 500 calendriers …

En voici une illustration en image :
Je peux vous dire que l'on s'est bien amusé... quand il faisait beau... mais qui a fait le mois de janvier par
-2°C... sous la neige et le vent glacial... C'est bibi!!!!


Pour cette troisième édition, la course est scindée en deux épreuves : une nocturne de 11km et 200m D+ et une course diurne de 19km et 400m D+. Un challenge deux courses est proposé aux plus courageux.


Cette année, nous avons invité de nombreux coureurs de talents… d’abord, nous avons eu la participation de cinq anglais de la banlieue de Londres, habitués des marathons (meilleurs temps 2h15 – 2h20)… Ils sont venus grâce à un coureur du club, britannique expatrié dans notre sud-ouest, et qui les connaît bien. Ensuite, et pour mon plus grand bonheur, Manu Gault (Team Asics) a répondu aussi à l’invitation et est venu « s’y frotter » avec sa compagne Sylvaine Cussot (CA BALMA) : Sylvaine a couru la nocturne et Manu le 19km.
Pour ma part j’ai eu une petite dérogation de mon club pour courir la nocturne car ensuite il fallait mettre la main à la pâte pour aider dans l’organisation.

LA NOCTURNE : Olivier, responsable de la section trail du « SO » m’a taquiné toute la semaine avant la course, me disant que j’allais me prendre une « déculotté » contre ces Anglais. Je m’en doutais un peu, oui, car ils vont bien plus vite que moi… mais j’aime les défis et je veux tout faire pour me mesurer un maximum à eu !
Avec Sylvaine Cussot au départ de la nocturne

Partis comme des fous dans les rues de SEMEAC, les Anglais prennent une allure rapide comme au départ d’un 10km sur route. Je décide de les suivre jusqu’à la première montée pour voir ce qu’ils valent sur terrains techniques. Là, leur allure baisse. Je me repositionne devant et, tête baissée, je fais ma course comme un « branque ». Ces 11km sont très boueux car il a plu toute la journée. Mais je connais ces bois par cœur, même de nuit : ce sont mes terrains d’entrainements en semaines. En sortant du bois, il reste 2km de route. Je me retourne et vois une frontale a environ 1min derrière moi….
C’est terrible, j’ai l’impression d’être poursuivi par une meute de loups… je sais qu’ils vont fondre sur moi comme un aigle sur sa proie. Je n’ose imaginer mon sort s’ils me rattrapent….
Ok je suis un peu parano… peut-être ça alors…


Plusieurs copains du club sont là en VTT pour m’ouvrir la route. Ils m’encouragent comme des dingues. Je leur demande sans arrêt les écarts. 1km… puis 500m… je rentre sur le stade d’arrivée… je dois en faire le tour pour franchir la ligne.

Ça y est j’ai réussi mon défis… battre ces Anglais « CHEZ MOI »… j’exulte de joie et le public aussi. C’est facile car il s’agit pour la plupart de copains de SEMEAC… c’est un moment « jouissif »… je gagne en moins de 46min avec 30 petites secondes d’avance sur Adrian Lowter… Nous nous congratulons.



Oui, c’est un véritable hold up ! Mais c’est énorme !!!!!!!!!!! Ensuite autour d’un bon repas d’après course entre copains, notre nuit est courte…
LA « DIURNE » : là je ne pas cours… enfin si, tôt le matin je parts contrôler le balisage avec Pierre, un copain du club, pour voir si la tempête de la nuit n’avait rien abimée. J’avale les 19km rapidement pour être à l’heure au départ. Nous sommes trempées. Le circuit est très glissant. Manu Gault est au départ. Je le mets en garde contre les Anglais. La nuit les a désavantagés… mais là c’est une météo britannique ! La course s’en va.
Comme prévu, les Anglais terminent 1 et 2. Frédéric Marque fait 3e et Manu Gault termine 4e, ravi de son petit entrainement matinal vu le niveau proposé aujourd’hui.


Olivier et Alain avec Adrian et moi-même pour la photo souvenir : Les Anglais nous ont offert un blason de leur club avec un petit message pour le SEMEAC Olympique... trop sympa les Rosbeef! (ooooooh je m'étais promis de ne pas le dire sur ce blog)

Le midi nous sympathisons d’avantage avec la ptite famille de Manu. En effet, nous nous étions croisés sur la CCC, mais nous étions très sollicités (euh… surtout lui en fait). Là c’est plus calme. Nous passons tous les 6 (Manu et ses deux enfants, Sylvaine, Floflo et moi), un moment très sympa.

Pour voir les images de la course : http://www.youtube.com/watch?v=W9NNxrVWLmo

La page facebook : « QUI S’Y FROTTE S’Y PIQUE »

Autre belle rencontre, celle d’Arnaud Begay. Le photographe officiel de la course. On se connaît de plus en plus car ça fait deux ans que l’on se croise sur les courses. Là il a passé la nuit à la maison. Un gars très gentil, drôle et en plus hyper doué !!! (j’en rajoute pour avoir plus de photos gratos….)

Voici son site : http://www.arnaudbegay.com/accueil.html

ROUND 2 – Trail de montagne LA CORRUDA (30km et 180m D+)

Deux semaines après le trail de SEMEAC, le Coach m’a dit de faire cette course (moi j’obéis, on ne rigole pas avec le Coach !).
Je me suis bien entrainé ces derniers 10 jours, alternant séances sur piste (400m, 800m, 1000m…) et entrainements courts et longs en montagne.
Du haut du Pic du Montaigu : 2300m environ après une séance de km vertical là haut... que du bonheur

Je sens que je gagne de la vitesse entrainements après entrainements... ça me fait bien plaisir!  

Donc au départ de la Corruda, je suis très serein. C’est la troisième fois que je cours cette magnifique course dans les Pyrénées. Elle est dure car très pentue, exigeante, technique, boueuse.


A un mois des Templiers, elle est idéalement placée.

Comme toujours, de nombreux excellents coureurs Pyrénéens sont présents. C’est le cas encore une fois-ci avec Yan Mondot (12e au championnat de France de course de montagne), Guillaume Alfieri (triple vainqueur de la Course des Crêtes à Espelette), Maxime Cazajous (triple vainqueur de la Corruda et vainqueur du Trail des Gypaètes cette année), Christian Montuelle (esclops d'Azun) redoutable sur les courses de montagne entre 15 et 30km.

La Corruda c'est donc 30km avec une montée de 400m D+ (le Bénac), une autre montée de 900m D+ (L’Izarce), puis une succession de "montagnes russes" dans les 5 derniers km.

Le départ se fait tranquillement sous un beau soleil. Puis dans la première montée, je me dégage en compagnie de Mondot, Montuelle et Cazajous. Nous creusons le trou. Je me sens très à l’aise.

Dans la descente du Bénac, Mondot et Cazajous prennent le large avec leurs qualités d'équilibristes. Débute ensuite la grosse montée du jour. J'aperçois pas très loin de moi Maxime Cazajous. Je reviens peu à peu sur lui. Cette sensation me donne des ailes. Je le double et prends de l'avance.

Au sommet, je reviens sur Yann Mondot et je le lâche également. Mais là, pas vraiment de gloire à en retirer, le pauvre homme est ralenti par des crampes tenaces. Nous courons sur des crêtes accidentées et vallonnées, avec des roches saillantes et coupantes comme des couteaux… si on trébuche… on risque de se faire très mal !!


Photos d'Arnaud Begay évidemment comme la plupart d'entre-elles dans mon article!

J'entame la dernière descente qui est glissante et parsemée de rochers tranchants. Je suis prudent. Montuelle qui est bon descendeur, me revient dessus et me "dépose" un peu. Je reviens sur lui 2km après, dans des parties plus roulantes. Je déroule ma foulée, comme je l’ai travaillée précédemment sur la piste de SEMEAC.

A 2km de la fin j'accélère et le "dépose" à mon tour. Je termine ce trail en 3h06, ravi de ma prestation. J’ai eu de très bonnes sensations en montée, en descentes, du jus sur les parties roulantes… et surtout pas de pépins physiques !!!... bref c'est de bon augure pour les Templiers qui se précisent à l'horizon!!!!

La cloche ce n'est qu'une partie du trophée... en effet il y a un socle aussi. Le vainqueur doit remettre en jeu ce prix l'année d'après. Si un coureur gagne la course trois fois d'affilée... le trophée est définitevement à lui!

La semaine suivant cette course, je me dirige vers le centre Médico sportif de Tarbes où je fais un test de VMA sur tapis. Ce test évalue en quelques sorte la "cylindrée" d'un coureur... je suis arrivé au palier 21km/h!
Ce test confirme que ma forme est bien là. ok ok je sais que sur tapis c'est un test un peu biaisé (t'as vu Alain je t'écoute!!)... donc en réalité je dois être à 20,3 km/h au mieux... mais j'ai tout de même gagné un bon km/h depuis ma reprise au mois de juin!

ROUND 3 - La foulée des Milles Pattes (20,5km et 300m D+)

Je devais ne plus faire de course jusqu’aux templiers. J’en ai profité pour aller début octobre me faire un gros bloc d’entrainement en montagne, la semaine après la corruda. Trois jours où j’ai cumulé 5000m D+, 70km de course à pied, et 1000m de D+ en 60 km de vélo.


De bonnes jambes, de beaux paysages et surtout une bonne tranche de délire avec mon pote Bruno Bareilles (Team Tecnica). Nous sommes partis nous faire une virée vers les lacs d’Artouste et de Migouelou… de magnifiques coins aux abords du célèbre Balaïtous… dans le Val d’Azun. Lui prépare la Diagonale des fous à la Réunion.

Lac de Migouelou

Le temps était parfait… vous savez c’est quand l’été a refait son apparition en plein automne !!

J’en reviens à la course. Je disais donc que je ne devais pas la courir. Mais dans la semaine, Sébastien, un copain et organisateur de cette foulée des « Milles pattes vicquois » me propose de venir participer. J’ai gagné cette course l’an passé en arrivant ex-æquo avec Fabien Molinier, un triathlète gersois.
Je demande l’autorisation au coach (faut pas déconner avec le coach vous savez !!).

Cette course revêt un aspect particulier : je suis originaire de Sanous, un tout petit village à proximité de Vic-en-Bigorre, la ville de départ. Vic, c’est aussi la commune où j’ai été scolarisé jusqu’au lycée… donc je connais beaucoup de gens. Les coteaux où l’on va courir, je les connais aussi presque tous… ce sont les chemins de mon enfance, où j’allais trainer mon VTT et mes premières basket de trail. Je suis le régional de l’étape !

Au programme deux formats, un 12km pour Flopett (elle va faire le 23km des Templiers.. alors il faut un peu d’entrainement aussi !!), et un 20km.

Sur la ligne de départ, je découvre les concurrents : Nicolas Capoferri, (Equipe de France de Duathlon et ex-champion de France de la discipline en 2010, un coureur qui vaut moins 30’39 au 10km… un gros client sur une courte distance peu technique comme cette course !) et Frédéric Marque, ancien grand coureur de course d’orientation… qui vaut 33min a 10km… Bref ce n’est pas une course gagnée d’avance pour moi ! Mais une bonne occasion de faire un dernier entrainement de vitesse à deux semaines des Templiers.
La course part très vite (surtout pour moi). Capoferri, comme prévu, dynamite la course. Je le suis pendant 4km, puis dans les premières montées je sens que je suis en surrégime. Je redescends à mon rythme et Fred Marque revient sur moi. Il fait partis du club organisateur. Il est très encouragé mais moi aussi car je suis tout de même à la maison !!

La première partie du circuit est très roulante et nous avalons les km à la même vitesse que sur un semi. Je suis bien mais presque au dessus de mon seuil… s’il accélère, je vais lâcher. Dans la deuxième partie, les chemins deviennent plus pentue et techniques ; je suis bien mieux et plus dans mon élément.

Je distance un peu Fred mais garde une faible avance sur lui. Il peut revenir à tout moment. Je suis bien, « en cannes ».
 
A 2 km de l’arrivée nous revenons sur la route. Mon avance et suffisante pour conserver la deuxième place. Je termine à moins de 4min de Nico Capoferri (donc je suis content) et à 20 secondes de Fred, en 1h19 et des poussières. A l’arrivée, il y a toute ma famille… ma mère et son ami, ma mamie, ma tata, et mon papi qui râle encore que j’ai arrêté le vélo… il y a maintenant 4 ans … mais qui est content quand même de pouvoir montrer mes articles sur la presse spécialisée à ses copains…

Je vais chercher Flopett pour terminer la course avec elle.
La plus belle et la plus souriante de la course!!!

Nous passons la ligne mains dans la main. Elle termine heureuse de sa course : c’est ça le principal, non ??

Une excellente prestation pour moi et un chouette accueil dans cette petite course du Val d’Adour.

A midi, repas en famille avec les célèbres « frites maison de Maman »®… c’est ça aussi « l’esprit trail »… après l’effort … le réconfort… !


Maintenant il ne reste plus que quelques jours avant les Templiers. Deux semaines pour peaufiner ma forme et surtout être le plus frais possible pour avaler les 72 km des Templiers !!!!