(Bon je vous préviens cet article ne va être qu'un amâs de clichés sur les Espagnols... mais de gentils clichés... je les épargnerai donc des blagues avec les GUIGNOLS par exemple... )
Je disais donc que je suis partis me mesurer aux coureurs espagnols... Ces coureurs fous, taillés dans le roc, dans la chaleur et la rudesse des pentes. Olé!
Non pas ceux-là!... mais presque!
Oui voilà on se rapproche plus de la réalité... des chamoix ces mecs là!
Ce dernier, coureur du Team Lafuma Espagne, a proposé aux traileurs français de Lafuma, de venir se frotter à leurs homologues Ibériques.
CHICHE!
Voyant le format de course et la date à laquelle elle était organisée, j'ai de suite dit oui car elle tombait bien dans ma préparation pour L'Andorre.
Le Maraton Alpino Madrileno se court au nord-ouest de Madrid, dans la Sierra de Guadarama, dans le village de Cercedilla.
Joli coin ce massif!
42km et 2800m D+ au programme...
Petit mot du coach avant de partir : "ok pour ce marathon de montagne, mais fait le à 90% de ta VMA".... donc, pas à bloc!
Nous sommes donc partis "en famille" à Madrid, Flopett, moi, mes quelques mots d'espagnols qui datent de l'école et mes speed trail modèle 2013!
J'ai hésité à prendre mon costume et mes castagnettes aussi ... je me suis dit que ça ferait trop peut-être... :)
J'aurai été pourtant mignon comme ça!
L'avion partant de Bilbao, nous en profitons pour faire une petite visite au passage, et établissons notre premier record avant la course: la visite la plus rapide du musée Guggenheim... moins d'une heure top chrono!
Un samedi à Cercedilla
Nous arrivons donc sur place dans la nuit.
Au petit matin, en ouvrant les volets nous découvrons un joli petit village de montagne, perché sur les flancs de la Bola del Mundo (Montée très connue dans le monde du cyclisme et de la Vuelta).
Le soleil de l'Espagne est bien au rendez-vous.
Nous partons avec Lolo et un groupe d'amis pour une petite sortie de décrassage sur le circuit du lendemain. Je commence à apprivoiser ces sentiers poussiereux et sec.
Flopett se promène aussi dans les alentours défiant ces vaches de près (Il parait qu'elle sont dangereuse... mais ça on ne l'a su qu'après!)
L'après-midi nous avons fait comme les espagnols: une bonne sieste.
Nos chaussures aussi font la sieste!
Curiosité du jour... ce petit objet??... Mais qu'est-ce que c'est??
non pas ça...
non plus...
Breafing d'avant course, bien sûr en Espagnol... donc je ne fais que regarder les images!
On dirait que je comprends tout... non??
En rentrant le village de Cercedilla est en fête : il y a sur la place du village une sorte de spectacle de l'école avec des gamins qui dansent.
(Il parait que Enrique Iglesias a été découvert ici... il paraît!)
Le dimanche à Cercedilla
Le dimanche matin, c'est pour moi la course évidemment. Mais pour d'autres, à cette heure matinale, c'était la fin de soirée... et oui deux mondes se croisent dans les rues en nous rendant au départ... les lève-tôt et les couche-tard un peu "burrachos" à la cervesa!
7h30, le soleil commence à poindre ses premiers rayons et je commence à m'échauffer.
8h, le départ est donné. Je cotoie de grands noms du trail sur la ligne de départ (les amateurs apprécieront) : Zigor Iturrieta (The North Face), Aitor Leal (Salomon Pays basque), Santi Obaya (Avientu), Alfredo Gil (7e à Zegama cette année), Fran Gutiérrez (Avientu) et Federico Galera (Peñalara).
Je me place dans les 5 premiers et suis l'allure très concentré. Je garde en tête les mots de mon coach et écoute attentivement mes sensations.
Je suis bien, j'ai le pas léger et les changements de rythme dûs au relief accidenté ne me dérangent pas du tout.
Très vite, nous nous retrouvons à 6 devant. Nous arrivons au col de Navacerada (1 880m) après 8km de montée régulière, où le public est nombreux et enthousiaste à notre passage. J'adore ça!
Ensuite le sentier se quille et le circuit emprunte une piste de ski pour nous amener au 1er pic de la journée, la Bola del Mundo (2 262m). Là je peux résumer rapidement mes sensations, c'est simple : ça pique les jambes!
En haut nous dévallons un sentier large et aride qui nous mène vers un autre Col, le Puerto de Cotos (1 880m), 5 km plus bas. Cette descente est rapide et j'ai des appuis très dynamiques. Je ne m'emballe pas et laisse partir les autres devant. Je suis actuellement 6e.
Au col, il y a un public de fou! Ils m'encouragent comme on peut l'imaginer en Espagne... comme des gros malades!!!! "ANIMO ANIMO, VENGA VENGA, FRANCES VENGA FRANCES!!!!"... Pffffffff c'est génial! Il n'y a pas le public de Zegama (autre marathon de montagne en Espagne, au Pays Basque mais celui là avec un public et un plateau de coureurs phénoménal).... certes, mais l'ambiance est incroyable.
Juste le temps de prendre un petit encas au ravito' et je file vers la montée suivante. Celle-là est longue et nous mène au Pic de Penalara (2400m). Le paysage se dénude au fil des km. Les arbres laissent place à un désert de caïlloux. Ce pic marque le retour vers Cercedilla car nous sommes à mi-parcours.
Aïtor Leal me rejoint presque en haut. Je le laisse filer. Je continue à rester à mon rythme pour ne pas me griller. Il parait que la dernière montée est terrible et que la descente finale est éprouvante.
En haut, je jète un oeil au paysage et me laisse entrainer par la descente. Je suis bien, j'ai toujours de bonnes jambes. La pente est raide mais la descente roulante. Au bout de quelques km, nous retrouvons le Puerto de Cotos avec la même ferveur du public.
Cette fois-ci nous filons sur un autre versant. Une descente technique nous mène au pied d'un gros mur.
A ce moment là je n'imagine pas devoir le monter ... comment dire.... tout droit!
C'est simple, le balisage est rectiligne : 600m D+ en 2km... une bonne base de "Kilomètre vertical", n'est-ce pas?!
Et bien me voilà courbé sur moi-même en train de pousser avec mes mains sur mes cuisses. La chaleur est de plus en plus forte. Je vois juste derrière un coureur qui me rattrape peu à peu. Je ne m'en fais pas, la course est encore longue.
A mi-chemin, le pire de la montée surgit... il reste presque 300m D+ à gravir en mode escalade à travers de gros bloc verticaux. "Ah ben ça c'est du trail!!!!"
Regardez bien dans les câïlloux à gauhce les points colorés... se sont des coureurs!
Je monte comme je peux mais arrive enfin en haut. Comme j'ai visualisé le parcours sur le papier, je sais qu'il reste 2 dômes à passer avant la descente.
Ces derniers dômes sont rudes mais comme j'en ai "gardé sous la chaussure", je ne suis pas "cramé". Je gère bien ces deux montées et rejoins un coureur qui semble un peu "sec"... Il s'agit de Santiago Obaya à qui je propose au passage à manger et à boire car là-haut... ben y'a personne à part les vautours!
Enfin la descente!
Et oui je retouve les antennes de la Bola del Mundo et file dans les 10 derniers km de descente.
Au début elle est pentue. Nous redescendons la piste de ski verticale. Les cuisses commencent à tirer.
Ensuite le sentier est moins raide et je commence à sortir mes jambes de coureur rapide pour essayer de finir en trombe. Je souhaite faire un temps sur cette course. Je suis 9e actuellement et je visais un top 10. Donc pour l'instant le contrat est rempli. Mais il faut passer la ligne.
La descente est ombragée et rapide, le sentier zig-zag, j'adore ça je m'amuse beaucoup. Mais j'ai hâte d'arriver car je commence à être vraiment fatigué.
Ouf l'arrivée, j'entre dans la ville en trombe et je sais que Floflo va bientôt m'apercevoir. Je suis euphorique à l'idée de passer la ligne.
Je lève les bras et termine ce marathon technique en 4h31.
Flopett est juste en face en train de prendre la photo aussi
C'est Alfredo Gil qui l'emporte en 4h12. C'est un excellent coureur puisqu'il a terminé en mai dernier 7e à Zegama, pour ainsi dire le championnat du monde de marathon de montagne... c'est dire son niveau.
Donc je suis ravi de ma prestation de petit coureur français au pays des toros!!!
Les résultats de la course : http://www.maratonalpino.com/MAM/clasificaciones2012/ClasifGenMAM2012_provisional.pdf
Flopett, et les organisateurs Lolo et Juanma me félicitent. Je suis hyper heureux!
Avec Lolo Diez!
Après la course direction le bain... oui Floflo m'a fait prendre mon p'tit bain... d'eau froide! Pour la récup'... Mais C'EST FRRRRRRRROID!
Là je ne fais pas le malin!
Ensuite, tout propre, nous retournons sur l'aire d'arrivée. Lolo me propose de faire une petite interview ... en espagnol! Génial!!!! Ma prof de lycée serait fière de moi!
A part "puta madre, Cabron, una cervesa por favor..." je ne connais pas grand chose en spanish... tant pis! J'ai hate de voir la vidéo pour bien rigoler!! :)
Et puis nous sommes partis nous restaurer toujours dans le délicieux resto de Gabi avec lequel nous sommes en photo juste ci-dessous:
Le retour à la réalité ou presque!
Juste avant de rentrer en France le lundi, nous passons une journée sur Madrid pour finir en beauté ce magnifique séjour. Flo essaye le lit de l'hotel où nous ont déposés les organisateurs (merci Lolo!!)... le lit le plus large du monde!!!!!!!
Le saut de la mort...
Le saut de l'ange...
Superwoman!
et à Madrid... beaucoup plus calme la Flopett
Bref... MUCHAS GRACIAS A TODOS!!!!
Maintenant place à de la récup' et une dernière semaine de prépa juste avant l'Andorre qui débute le 6 juillet. Alors chers aficionados, soyez sur facebook le jour J pour m'aider à me dépasser TOUJOURS PLUS!