Ce récit va être ensoleillé, plein de chaleur et ... de caïllasse! Bah oui, c'est tout simplement ce qui résume cette merveilleuse épreuve ibérique. (puta cabron)
(Oui tout comme en Espagne, j'essaye de placer un maximum de fois cette belle expression!)
J'ai reçu, comme l'année dernière, une sympathique invitation des organisateurs du Club Tierra Tragame, à venir courir ce Marathon de montagne bien technique au Nord de Madrid, dans la Sierra de Guadarama. (puta cabron)
(Bon ok, j'arrête avec Puta Cabron!)
Avec mon emploi du temps professionnel, je n'ai pas pu prendre de jours pour aller profiter de la région. Je suis donc parti en avion, juste pour le week end, avec un aller-retour express du samedi matin au dimanche soir.
Ma Flopett n'a pas pu m'accompagner. Et c'est donc comme un grand garçon que j'ai voyagé seul. Faire une course sans ma Flopett, ce n'est presque jamais arrivé. Alors j'ai un petit pincement au coeur.
Mais pendant la course, elle n'a jamais quitté mon esprit et m'a aidé à me dépasser!
N'oubliez pas, je l'ai toujours au creux de ma main la Flopett!! :)
Samedi = l'avant course!
En arrivant sur Madrid le samedi matin, c'est "Robert" qui me récupère. Robert court au club qui nous reçoit (Tierra Tragame). Nous papotons en anglais (enfin je tente) car c'est un hollandais marié à une espagnole.
Direction Cercedilla dans les montagnes, la ville qui accueille la course.
Juste le temps de faire "la bise" à JuanMa, le chef d'orchestre de cette épreuve et je mets directement ma tenue pour aller me délier les jambes sur le parcours écrasé par la chaleur et un soleil de plomb. Et comme ça fait 6 mois qu'il pleut et qu'il fait froid en France... et bien pendant mon footing, je souffre!
Pas grave, je m’imprègne de l'ambiance et de l'environnement.
Le midi... (ouais enfin à 14h quoi) je vais manger un bout chez mon ami "Gabi", le patron du fameux restaurant "EL ASADOR DEL ANGEL" où je partage le repas avec les organisateurs. L'accueil de Gabi est très chaleureux. C'est un chouette mec et je regrette de ne pouvoir rester plus longtemps.
Mais je suis là aussi pour courir. Direction... la sieste à la fin du repas... (à 16h.... bah oui on est en Espagne)! Le soir j'irai au breafing de la course, retirer mon dossard et papoter avec les gens.
Oui il faisait chaud!
Au réveil de la sieste (18h30... bah oui on est décalé je vous ai dit!), je croise un autre coureur invité par les organisateurs : FELIPE ARTIGUE ... Olé! (sélection régionale de Leon). Rapidement nous sympathisons et mon niveau d'espagnol revient plus vite que prévu... de toute façon quand il faut se faire comprendre, on n'a pas le choix!
Lors du Breafing, JuanMa nous présente un autre coureur invité par l'organisation : LEA BAUSCHER du Team Salomon Deutschland! (deutsch Qualität!!!!)
Du coup, nous restons tous les trois pour écouter le breafing.
Petit détail, Felipe ne parle qu'Espagnol, Lea ne parle qu'en Anglais ... et moi je parle un peu des deux... mais pas bien! Génial, je deviens le traducteur officiel en mode "Nelson Monfort"! (Le journaliste français qui parle toutes les langues, pour ceux qui ne le connaissent pas, et qui parle toujours trop!!!)
En rentrant dans nos chambres, on prépare nos affaires pour le lendemain. Je me rends compte que je ne suis pas le seul "grand malade méticuleux" qui passe une bonne heure à se préparer, à mettre bien son dossard, à mettre les affaires qu'il préfère et à se casser la tête avec le type de ceinture qu'il va mettre, quel ravitaillement il va emporter... bref le traileur est le même quel qu’il soit, dans le monde!
Le dimanche = la course!
Dimanche c'est là qu'on lâche enfin les taureaux! J'ai les crocs, je connais le parcours et je veux faire mieux que ma belle 9e place de l'année dernière. Car 9e en Espagne c'est pas si mal car les espagnols sont des grands coureurs de montagne.
En plus ici il y a la qualité! Le vainqueur de l'année dernière n'est autre qu'Alfredo Gil,
...qui avait terminé 7e de ZEGAMA AIZKORRI dans le Pays basque (L'un des marathons de montagne les plus relevés du monde et où Kilian JORNET gagne toujours à la fin!... )
Vous voulez savoir ce que c'est que ZEGAMA... : c'est ça!
Et l'année prochaine je compte bien vivre ce moment de sport inoubliable!
On en revient à MA course.
Je n'ai pas la pression. La seule qui l'a, c'est la ptite Lea. Elle a peur de ne pas réussir à passer les descentes techniques qui font la caractéristique de cette course. La veille avec Felipe, nous lui avions improvisé un cours sur des escaliers pour lui montrer comment au mieux appréhender ce genre de pente dangereuse... mais bon...
Je me place sur la ligne. Je découvre les potentiels animateurs de cette course. Il y a le vainqueur de l'année dernière. Donc je n'ai pas grand monde à pister de plus. Je vais essayer de le suivre et je verrai où je vais finir.
5,4,3,2,1.... VAmoooooossss!!!!
C'est parti dans une ambiance de folie. Il y a beaucoup de spectateurs sur la ligne de départ.
Je me place dans les premiers et gère mon allure. On a un petit km plat et la montée sur la Bola del Mundo avec ses 1200m D+ s'enchaine desuite après.
Très vite, un groupe se forme à l'avant. Nous sommes 5. Il y a Felipe. Je reste en 3e position, très calme, juste derrière Alfredo Gil et un coureur des Iles Canaries qui semble très à son aise. Je soupèse chaque foulée pour ne pas faire l'effort de trop.
J'arrive au Col de Navacerada, au 2/3 de la première montée et nous sommes 3 en tête (whaaa c'est trop bien!!). Il y a pas mal de spectateurs. J'ai des frissons car ils crient comme des dingues : "ANimoooooooooooo, Makinaaaaaaaaaaaa!!!! VENGA VENGA!!!!"... j'adore!!! je suis venu ici, aussi pour ça!!
On entame la dernière partie de la montée avec un "tout droit" dans la pente sous le télésiège en pleine piste de ski. Le pourcentage est très important. Je lâche un peu le groupe de tête. Mais je les garde à vue. De toute façon, je ne vais pas me griller car il reste beaucoup de difficultés.
On entame la première descente. Je rattrape peu à peu les deux fuyards. J'arrive en bas de la descente avec eux. On se ravitaille rapidement et on repart pour rejoindre le sommet de la course : La Penalara à 2600m et 2e montée du jour.
La pente se lève devant nous et je reprends mon rythme. Les deux s'échappent.
Je déroule ma foulée en gérant mon effort et j'arrive peu à peu au sommet.
On doit aller en haut, pointer électroniquement avec une puce que l'on a au poignet et retour en arrière.
Donc je croise les poursuivants. Il y a un gars pas loin de moi. Il a l'air bien.
Derrière lui, Felipe. On s'encourage en se croisant.
J'entame la deuxième descente et prends un ravitaillement rapide en bas.
Le poursuivant revient sur moi et nous repartons ensemble. Nous discutons. Il a terminé 3e l'année dernière. Je comprends desuite qu'il va me mettre "cher"!
Je sais ce qu'il me reste à monter... juste un gros mur de 600m de dénivelé en 1.5km environ... tout droit dans la pierre. C'est simple on doit avoir une pente à plus de 30%... A la fin, la course se transforme littéralement en escalade sur des gros blocs.
La fin de la grosse montée... restent bien 200m D+ là!!
Le gars me lâche. Tant pis. Je me dis que 4e c'est déjà au-delà de ce que j'espèrais. Je poursuis mon chemin et arrive en haut de se gros mur. Il y a du monde en haut qui nous encourage. C'est génial. Je suis reboosté.
En haut, il ne nous reste "que" 15-16km, deux petites montées et une grosse descente. Le vent souffle très fort. Le terrain instable ne facilite pas l'affaire. Mais j'arrive à m'en sortir tant bien que mal.
Je suis moins frais qu'au départ, évidemment, et du coup je m'arrache pour arriver à la descente.
Et là c'est simple, la grosse pente bien caïllouteuse et bien forte est là pour finir de nous "détruire les cuisses"... comme si elles avaient encore besoin de ça!
Je gère ma descente et essaye de courir le plus vite possible pour tenter de faire un bon chrono et de ne pas me faire rattraper par Felipe que je sais derrière moi.
Olé!
J'arrive dans Cercedilla et là j'explose de joie. Youhouuuuuuuuu je suis 4e!!!! quelle libération!
Cette course est tellement technique que l'on est concentré de bout en bout pour ne pas se faire mal et tomber.
J'ai une grosse pensée pour ma Flopett qui serait si fière de me voir...
Vidéo de la course : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=pUhJ3mzS9_s
Vidéo sur le journal télé espagnole : à partir de 23min55 : http://www.rtve.es/alacarta/videos/la-2-noticias/2-noticias-18-06-13/1881307/
Quelques minutes derrière moi arrive mon copain Felipe! Je suis content car nous allons partager un podium ensemble (ils font monter les 5 premiers de la course!)
Par contre, notre acolite féminine, Léa, n'arrive pas. On apprend qu'elle est tombée non loin de l'arrivée alors qu'elle était première!!!
Pauvre Léa. Nous nous inquiétons car on entend qu'elle s'est brisée la mâchoire (ohhhhhhh putainnnnnnnnn!!!)
Heureusement non. Elle n'aura que quelques points!
Pour le retour à la vie normale, c'est Lolo qui me ramène à l'aéroport... enfin il me ramène... c'est sa copine Patri qui conduit... lui pendant ce temps là, il réfléchit...
Lolo ( Manuel Diez) c'est mon homologue espagnol dans le Team Lafuma Ibérica.
Je fais une pause chez lui en attendant l'avion et du coup je passe un peu de temps "chez l'habitant" en compagnie de sa copine "Patri" et de sa belle mère "Marisol"! Un chouette moment très simple... où on a même cuisiné!! Merci pour tout! et merci pour le gâteau!! :)
Patri et Marisol
Merci à tous les organisateurs et bénévoles du Club Tierre Tragame pour l'invitation et l'accueil! J'adore votre course et je vous adore!
VIVA ESPANA!! :)
Merci encore
PS 1 : La rencontre insolite de ce week end s'est faite avec un gars de facebook "ROBINO GARCIA LOPEZ", qui a créé un site pour le trail... bien marrant et original : "Les Genoux dans le Gif". C'est un pur moment de rigolade qui nous caractérise bien ... nous les traileurs!
Le lien de son site : http://lesgenouxdanslegif.tumblr.com/
PS 2 : La semaine avant la course, j'ai reçu des nouvelles lunettes de soleil de mon partenaire Rudy Project : Les "Startofly" et "Spaceguard"... des p'tits bijoux!!
Sur la course, j'avais le modèle "Startofly" aux couleurs de Lafuma en plus. Je peux les résumer en quelques mots : efficaces, belles, hyper stables sur le visage et très protectrices contre le vent et le soleil!! J'adore car je porte des lentilles et je suis sensible des yeux!!
PS 3 : Pendant toute la course j'ai eu cette chanson dans la tête..... pffffffffff alors je vous la fais partager!! :)