Alors pourquoi ce titre "reculer pour mieux sauter" ??? hum hum non je n'ai pas des idées lugubres...
Tout simplement parce que c'est la morale de cette histoire... Vous allez comprendre!
Flash back:
Revenons au dernier article publié sur mon blog. Il date du mois de juin et de ma belle perf' en Espagne lors du MARATON ALPINO MADRILENO.
Cette course devait me servir de tremplin pour faire la RESTONICA TRAIL deux semaines plus tard.
Donc en revenant d'Espagne et n'ayant aucune séquelle de la course, j'ai repris les chemins de l'entrainement pour inclure la course dans un bloc de travail.... Erreur! Le corps! même si on ne sent rien, a des micros lésions qu'il est bon de laisser se refermer!
Lors du dernier entrainement juste avant de partir en Corse, j'ai senti un coup de couteau dans le mollet... Je ne vous cache pas mon état d'esprit à ce moment précis. Ça donnait ça à peu prés : " P*****TAINNNNNNNNNN DE M*******DE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"
J'ai d'abord cru à une contracture qui pouvait partir dans la semaine, semaine où nous étions en Corse aussi pour les vacances.
Mais non... J'ai dû renoncer à prendre le départ pour ne pas entraver ma saison et notamment mon prochain objectif : la CCC fin août!
J'ai fait une échographie qui a montré un petit décollement de l'aponévrose, la peau qui enveloppe le muscle. Rien de grave. Mais 3 semaines d'attente. J'ai donc profité de la Corse avec Flopett et puis je me suis remis à l'aquajogging pour patienter.
Le fameux 'RECULER" du titre... Vous comprenez?
Stage de trail fin juillet : la reprise de l'entrainement!
Fin juillet, j'ai organisé, comme en mai avec Marianne SAGOT, un stage de trail de deux jours dans les Pyrénées. Mais cette fois-ci à GAVARNIE.
Nous avions annoncé que je ne pourrais peut-être pas courir avec les stagiaires, mais comme ça faisait 3 semaines, j'ai testé la course à pied... et finalement plus aucune douleur! Donc j'ai pu encadrer et profiter de ce moment de partage avec mes compagnons de stage. Merci, vous étiez au top. On s'est bien marré en plus!!
(Pour info en 2014, stage prévu sur Cauterets vers les mois de juin)
Voici en image le diaporama de ce beau week end (By Arnaud BEGAY) : http://www.youtube.com/watch?v=IZndHYiNZpo&feature=share
Plus d'infos sur : vibrezmontagne.fr
Ma prépa CCC : Montée de la Rhune + Gros bloc de travail entre copains = résultats!
A la suite du stage, j'ai durci mes semaines d'entrainement afin de monter en puissance progressivement. Nous sommes là à 4-5 semaines de l'objectif et mes congès tombent en même temps, parfait!
Acte 1 : La course de la Rhune
Avant de commencer le travail d'endurance, j'ai souhaité me "dégourdir" les jambes sur une épreuve courte mais très rapide : la montée de la Rhune au Pays Basque, 13.5km et 900m D+.
Cette course de Montagne est mythique et renommée, beaucoup de grands noms du trail français ont inscrit leur nom à cette course : Gil Beyssère, Said Jandari, Benjamin Belamy... (pour ceux qui connaissent)
Nous sommes 680 au départ sous un soleil de plomb à Ascain. La foule est largement présente lors de notre passage. Cest vraiment super. Au sommet de la Rhune l'ambiance est folle.
Le départ est donné à vive allure. Je me positionne dans les 10 premiers. Peu à peu nous quittons la route pour trouver un chemin très caillouteux et technique. Je remonte petit à petit en 3e position. Les jambes tournent bien. je suis à l'aise. je double le second, Pierre Molongué de Nay, à un bon kilomètre du sommet. Le premier, Nicolas Tabarant (des Esclops d'Azun) est juste devant. Je reviens sur lui et le dépasse. Nous sommes au coude à coude.
Je passe premier au sommet suivi de Nicolas, excellent coureur, spécialement sur format court et très bon descendeur (qui remportera l'épreuve 20 secondes devant moi n 1h08'40"). Dans la descente, après une petite chute sur mon popotin, je lève le pied, afin de ne pas me blesser pour mon objectif de l'année qui arrive à grand pas.
Vidéo de la descente (By stéphane SALERNO) : https://vimeo.com/72141346
J'arrive sur Ascain en trombe et me classe 2e, ravi de ce petit entrainement bien "avalé".
(et je vous conseille en général les course dans le Pays Basque, dont les ambiances sont incomparables!!!)
Acte 2 : Une grosse semaine d'entrainement avec 26 heures de travail
Avec mon super copain et non moins talentueux camarade d'entrainement, Nicolas Bouvier-Gaz (un grand du trail désormais!!), nous sommes partis faire nos devoirs de vacances en montagne pour que lui, prépare le GRP (Grand Raid des Pyrénées - 80km 5000m D+) et moi, la CCC, placée 6 jours après.
Comme nous devons faire de longues sorties d'endurance, autant les faire ensemble! :)
Nous sommes donc partis reconnaitre des portions du GRP dans la bonne humeur et l'envie de bien faire. On en a pris plein les yeux... c'est aussi ça nos belles Pyrénées! :)
Entre mes séances de trail et de vélo, des séances d'endurance et des séances plus qualitatives, j'ai enchainé 26 heures d'entrainement dans la semaine.
Du coup, après ce bloc de travail, je peux faire le point sur ma forme... je suis bien, je me sent prêt pour la CCC et tous les voyants sont au vert.
Il ne reste plus qu'une semaine et demie pour lever le pied et récupérer ... et c'est le grand départ pour Courmayeur et la CCC!
(entre temps, pour ceux qui n'auraient pas suivi, Nico a fini 5e du 80km du GRP, énoooooorme!!!!!!!!!)
CCC 2013 - le fameux "pour mieux sauter"!
Acte 1 : La veille de course, un moment délicat à bien gérer
Nous arrivons sur Chamonix la veille de la course avec Flopett. Je vais de suite récupérer mon dossard car la file d'attente est longue... avec plus de 7000 coureurs répartis sur les 4 courses de l'UTMB, il y a du monde!
Ensuite c'est petit footing de décrassage, repas et petit "temps calme" pour se reposer. Avec ces courses longues il faut être frais au départ.
Petit tour en fin de journée sur le Salon de l'Ultra trail qui est organisé tous les ans sur Chamonix. C'est l'occasion de croiser les sponsors, les connaissances et amis. Petit tour aussi par le magasin LAFUMA de Cham' pour une petite séance dédicace et bavardage avec les gens.
Puis c'est le retour à l'hôtel, réglage des derniers préparatifs... et dodo...
Voyez-vous, le plus dur avant les courses, c'est de ne pas céder aux nombreuses sollicitations extérieures et y laisser de l'énergie. Heureusement, Flopett est là pour veiller à ce que je ne m'égare pas trop... car j'ai tendance au bavardage qui durent des heures!
Le salon du trail à Chamonix...
Cette année c'est Floflo qui, comme une grande, me fait l'assistance dans les ravitaillements. C'est un plus, car j'ai préparé à l'avance mes petits poches avec mes aliments et affaires.
Elle sait tout, elle sait exactement où j'ai besoin de tel ou tel truc, etc. Le but est que lorsque j'arrive au point de ravito, elle s'occupe de remplir mon sac en aliments et boisson, me donne des habits ou accessoires ... ainsi, pendant ce temps là, c'est à dire, les 2 ou 3 minutes où je m'arrête, je peux récupérer et m'alimenter en un minimum de temps. Ensuite je repars tout neuf en attendant le prochain ravito. Ca tourne comme en formule 1... à la seconde prés.
Flopett est accompagnée d'Amandine Mas, qui travaille pour LAFUMA et qui a gentiment acceptée de suivre la course.. je dis "gentiment" car ce n'est pas de tout repos, même pour les accompagnateurs!
Flopett et Amandine... Ca bosse dur avant la course!!!
Sur la course, Christophe Camus de LAFUMA également est venu suivre. Lui, s'occupera de me donner tous les écarts et tous les temps de passages afin que je garde une vison extérieure sur la course. Avec ce staff de luxe je ne peux que réussir!
Acte 2 : The race!
Départ à 9h en ce vendredi matin, 30 août 2013, qui restera gravé dans ma mémoire car il y a toujours beaucoup de monde et d'émotions.
Vidéo ambiance départ : http://www.ultratrail.tv/fr/videos/2013-ultratrailtv-ligne-de-depart-ccc/
Vidéo interview départ, je passe à partir de 19'40 environ!! : http://www.ultratrail.tv/fr/channels/ccc/
C'est mon 3eme départ sur la CCC. J'ai connu une première CCC en 2011 avec des rebondissements, un parcours raboté et une belle 12eme place à la clef, puis une CCC en 2012 avec 15km de course, une douleur au genou, un arrêt prématuré et une grande frustration.
Du coup cette année, tous les voyants sont au vert et je suis bien décidé à en découdre et rentrer dans le top 10 qui vous donne le sésame et la joie de pouvoir monter sur le podium prestigieux de l'UTMB. C'est très symbolique mais je compte bien y arriver!
J'attends tranquillement le départ... avec Greg de Trail SESSION
Je suis heureux d'être là!! (et ça se voit!)
Le départ est donné et je me positionne tranquillement dans les premiers sans trop aller vite.
Le maître mot est "je gère". 100km en montagne c'est long! Et il peux se passer des milliards de choses.
Cette année la météo est magnifique et nous ferons le parcours intégral! Quelle chance, car ça faisait 3 ans que l'UTMB était raccourci à cause de la météo.
Certes je suis là pour la compétition mais aussi pour voir à quoi ressemble le vrai parcours! Je suis un amoureux de la montagne avant tout! :)
Première ascension, je me sens bien. Nous prenons 1400m de dénivelé. Nous sommes 8 en têtes. Deux hommes détachés, les frères Camus du Team GARMIN et nous derrière, un groupe de 6, avec un britannique, 3 espagnols (dont le futur vainqueur) et 2 français (Clément Petit-Jean, talentueux coureur, et moi-même).
Au sommet de la "Tête de la tronche", 1ère montée du jour
L'allure est correcte et nous cheminons ensembles sous un beau soleil. Vers le 30eme km, sur les hauteurs d'Arnuva, toujours en Italie, le groupe se disloque. Je garde mon allure sans accélérer.
Ravitaillement à Arnuva, je vois Floflo, lui fait un petit signe pour lui dire que tout va bien.
Et puis, j'entame l'ascension du Grand Col ferret. C'est le point culminant de la course. Dans les premiers lacets, j'ai une large vision sur la position de mes poursuivants. Je suis 8eme. Mais je vois revenir en trombe sur moi un Espagnol. Je ne m'inquiète pas car c'est dur pour tout le monde de toute façon. Finalement dans la montée c'est moi qui rattrape des coureurs, un des frères Camus (Sylvain) qui est "cuit", et le Britannique qui commence à sentir sur lui le poids de l'altitude. En le doublant je l'encourage mais il me dit (en anglais) qu'il n'est pas habitué à courir si haut. Évidemment même en course je ne suis pas d'un grand sérieux et lui dit que "c'est sûr... chez lui c'est BIG BEN le point culminant de Grande Bretagne.." Il rigole et je poursuis mon aventure. Je suis 6eme en haut du Col.
Allez hop on bascule en Suisse vers La Fouly sur une descente très rapide et cassante. L'Espagnol qui me collait dans la montée me dépose. Il finira 3eme de la course.
Je continue mon petit bonhomme de chemin, à mon allure... JE GÈRE! Presque à la Fouly, un gars du Team HOKA, Aurélien Collet me rattrape. Il va un peu plus vite que moi. Donc je le laisse filer. Nous ne sommes même pas à mi-course, donc je ne vais pas déjà me "griller". Nous papotons deux secondes avant de nous quitter (car, malgré tout nous commençons à nous sentir seul et c'est agréable de parler un peu.)
Ravito de La Fouly, je vois Christophe Camus (non pas un des deux frères en tête de course... l'autre celui de LAFUMA... oui je sais ils s’appellent tous Camus!!!). Il m'encourage et me donne les écarts. Je suis heureux de le voir. Je ne traîne pas trop (2 min) et ressort rapidement.
La portion qui suit est en faux plat descendant... 15km de "roulant" où il faut courir, ne pas ralentir mais ne pas se fatiguer trop non plus pour la seconde moitié de parcours qui reste la plus technique et la plus difficile avec 4 ascensions encore.
Je me mets en "pilote automatique" et cours entre 14 et 15km/h sur le plat. Je me sens bien, facile. Cette facilité, je l'ai acquise grâce au travail préparé par mon coach, Alain Aubrion. Il me tane chaque semaine avec des séances de piste, des séances de vitesse sur du plat. Car comme il me le répète tout le temps, le traileur n'est pas qu'un montagnard et un gros "diesel"... un traileur reste avant tout un coureur à pied! Donc il faut être capable de courir vite et bien au moment venu!
J'essaye de penser à plein de choses, je regarde le paysage pour ne pas penser à l'effort et ces quelques kilomètres qui sont longs.... trop longs.
Je croise dans les petits villages traversés de magnifiques maison typique de Suisse.
Des chalets très mignons, nous sommes dans le Valais, charmante région de Suisse.
Montée sur Champex, qui représente la mi-course. On a 500m de dénivelé à gravir avant le ravitaillement. Point important aussi, c'est le premier ravitaillement où notre assistance peut nous aider. Floflo est prête. Je me pose et elle gère le reste. Je suis content de la voir. Ca me rebooste. Petit contrôle du sac en sortant (car nous avons un matériel obligatoire à porter tout le long de la course) et je file vers les 3 derniers gros morceaux de cette CCC : BOVINE / CATOGNE / TETE AU VENT...
Je suis toujours bien. En traversant Champex, jolie petite station balnéaire en bord de lac de montagne, il y a beaucoup de spectateurs. les gens nous encouragent, ça fait un bien fou. La portion entre Champex et le pied de la montée sur Bovine est longue et difficile. Pas en soi, mais simplement parceque c'est une piste "roulante", c'est à dire en faux plat descendant et montant. Du coup, il faut être frais pour pouvoir courir comme tout à l'heure en allant sur Champex.
Donc je rebranche mon pilote automatique et essaie de penser à autre chose.
D'un coup la pente se dresse devant moi. J'aime ça! Et c'est parti pour une grosse heure de montée raide. Je m'alimente pour ne pas avoir de coup de moins bien. J'ai sur moi un assortiment de produits énergétiques naturels et bio que j'ai commandés à mon sponsor et ami Jerem d'OKIDOSPORT. Je vous ferai un petit détail de mon matériel et aliments que j'ai utilisés, à la fin de mon récit!!
En haut, les cuisses sont bien entamées. il faut dire que cette montée est costaude: 6km et 850 de dénivelé... c'est raide quoi!
Au sommet, nous basculons sur un sentier qui nous amène vers le Col de la Forclaz et Trient, autre ravitaillement où Floflo peut m'assister. Autant nous étions seuls pendant 50km, autant là tous les 10-15 km, nous avons droit à un ravitaillement avec assistance... bref.... c'est comme ça!
J'arrive à Trient et comme une machine bien rodée, Flo fait ce qu'elle a à faire, me réconforte et me remplit le sac. Moi, je mange tranquillement de la polenta préparée la veille, histoire de manger un aliment consistant entre deux sessions seul en montagne. 3 minutes plus tard je repars du ravitaillement en petite foulée. Nous sommes au 70eme km, je ne suis donc pas encore arrivé!
Très vite, au bout d'un petit kilomètre, j'entame l'avant dernière montée de la course, Catogne. Au sommet, c'est la frontière avec la France pour rejoindre Vallorcine.
La pente est raide et on m'annonce deux espagnols devant en difficulté. Je décide donc d'accélérer. Les bâtons que j'ai emportés me permettent d'envoyer fort dans la montée (même configuration que l'autre montée, environ 5-6km et 850m de dénivelé.).
C'est pentu. Ca fait mal. Je n'ai plus la notion du temps qui passe, et ne m'alimente plus assez. Petite erreur que je vais payer rapidement. Presque automatiquement, je commence à être fébrile et voir des étoiles... aïe! C'est l’hypoglycémie! Je mange du sucré, vite vite tout en continuant mon ascension. Mais je n'arrive pas à refaire surface... c'est dur. Tout ce que je mange est grillé dans l'instant par mon corps. A 1km du sommet je décide de m'assoir 2 minutes chrono le temps de manger et d'assimiler les aliments.
Revient sur moi un jeune coureur du Team ADIDAS, Aurélien DUNAN-PALLAZ. Je repars avec lui pour finir la montée. On papote un peu. Ca m'aide qu'il soit là. Je suis 9eme à l'instant et commence à me dire que je n'ai plus qu'un "joker" pour finir dans les 10 premiers... je continue de m'alimenter tout en courant. Aurélien me lâche dans la descente sur Vallorcine. La pente est raide également. Les cuisses tirent mais je poursuis mon chemin.
Arrivée sur Vallorcine, il y a du public, c'est chaleureux et ça fait du bien. Je rentre dans la tente de ravitaillement et Flopett, Amandine et Christophe sont là pour m'aider et m'encourager. Je me pose et mange lentement. Je leur raconte ma petite hypo.
Flo me donne mes écouteurs pour mettre de la musique et je repars pour la dernière partie de cette course folle. Lorsque je repart, le 10e de la course arrive à peine. Il s'agit d'un Norvégien. Il a l'air aussi mal que moi... donc tout va se jouer sur le fin. Le podium semble assuré car le 11eme est trop loin d'après Christophe.
Sur 4km, je monte au Col des Montets. C'est un gros faux plat montant où il faut courir. J'ai un bon rythme grâce à la musique que j'écoute. Je sais qu'à cet endroit je peux creuser l'écart sur le 10e.
J'arrive en haut assez rapidement. J'avais un mauvais souvenir d'il y a deux ans sur cette portion. Là ça passe bien. Mon staff est là en haut. C'est le dernier endroit où on va se voir avant l'arrivée. Il reste plus de 15km avec la terrible montée à la "Tête au vent".
J'entame cette ultime difficulté en musique. Je suis reboosté. Je suis bien. Aurélien DUNAN-PALLAZ est non loin devant moi. Il y a aussi Aurélien COLLET mais il parait qu'il n'est pas au mieux. Je peux donc tenter de les récupérer.
La montée est raide. J'arrive progressivement en haut sans pouvoir rattraper les autres. Nous sommes finalement tous à la même vitesse. Nous sommes tous cuits!
Derrière moi je ne vois pas le Norvégien. La nuit tombe au sommet. Le coin est magnifique. Je profite d'un coucher de soleil sur le Mont Blanc. C'est beau. Je suis vraiment chanceux. J'aperçois Chamonix qui commence à s'illuminer. Je mets ma frontale FEREI. Elle éclaire parfaitement le terrain avec ses 600 lumen. Je la mets en mode "max" puisque la descente ne devrait pas durer plus d'une heure.
Le terrain est cette fois-ci très technique, ça me rapelle mes Pyrénées. Je suis bien et je cours bien.
La nuit tombe et j'entame la descente sur la Flégère (station de ski réputée). Pris dans mes pensées, je trébuche sur un cailloux et m'étale comme une crêpe... outchhhhhhhh petite frayeur... "Allez Julien faut se ressaisir... tu peux tout perdre maintenant... alors fais pas le con!".. (et oui je me parle à moi-même...).
J'aperçois juste devant moi la lueur d'une frontale. Génial je rattrape un coureur! Il s'agit d'Aurélien COLLET du Team HOKA. Je le dépasse et il me suit. Il me dit qu'il est vidé. Je suis content de croiser quelqu'un. Alors nous décidons de courir ensemble et de finir ensemble (oui, c'est vrai, j'avais promis de ne pas le faire... mais, il n'y a pas à dire, c'est quand même vraiment plus sympa de partager de si bons moments). On sympathise même.
(Oui bon moi c'était de nuit quoi...)
Nous gardons une bonne allure et nous entamons la descente sur Chamonix. Celle-ci "tape" beaucoup. Les cuisses sont usées et douloureuses.
Ma frontale commence à clignoter. "ohhhhhhhhhh mince" (bon, j'ai dit M***RDE en vrai!!). Elle est vide!! Elle a due s'allumer dans le sac et se vider toute la journée .... génial!!!. Je n'ai que deux frontales dans mon sac pour coller au réglement mais il s'agit de deux mini frontales pour gagner du poids. Elles n'éclairent rien du tout !!!! Malchance.... Heureusement Aurélien m'éclaire bien avec la sienne (finalement on se sera aidé mutuellement!). Je m’arrête, je reparts... bref on perd du temps à cause de moi... on est à 5km de l'arrivée... pffffffff le norvégien va nous reprendre!
On arrive enfin dans les premières maisons de Chamonix. Les lumières urbaines permettent d'éteindre nos frontales. Ouff je suis sauvé. Nous n'avons plus qu'à profiter du dernier kilomètre dans les rues de Chamonix avec une ambiance de folie. Il y a un public énorme. Les gens se sont massés derrières les barrières. C'est dingue!
Mais en nous retournant, nous apercevons le norvégien juste derrière nous qui est bien décidé à nous faire le sprint à l'arrivée (bel esprit....)!! "Ahhhh mais non! Il va pas nous rattraper le type??!!"
Je regarde Aurélien et lui dit : " bon ben on va faire le dernier kilomètre à bloc"... Nous commençons à accélérer sur le bitume et approchons les 16-17 à l'heure... Au moins à cette allure, il ne devrait pas nous reprendre... C'est énorme, nous avons une poussée d'adrénaline avec cette course poursuite improvisée.
Plus nous approchons de l'arrivée, plus le public est nombreux et déchainé! Nous exultons de joie. On l'a fait!! On est dans le top 10!!
Les gens nous tendent les bras pour frapper les mains mais comme nous sprintons, nous ne pouvons pas nous occuper des spectateurs... à 10 mètres de la ligne je crie de joie. "Whhhhhhhhhhouuuuuuuuuuuuuuu!!! on l'a bien n***qué le Norvégien:!!!!!! ahahahahahah" !!! (oui je sais, c'est mal, mais il nous a volé la saveur de notre finish le bougre....)
Nous passons ligne main dans la main. C'est énorme, le sentiment du travail bien fait, la joie, la fin d'un cycle... tout ça se mélange dans ma tête. Je profite de ce moment devant les flash des photographes... c'est trop bon!!!
Je décide d'enlever ma chaussure pour mettre (encore une fois) en avant le travail des techniciens de chez LAFUMA pour leur nouvelle chaussure que je chéris : le V300!! Du pur bonheur. Elle m'a suivie toute la course... je les adore! Et puis je "kiffe" ce moment aussi car le sponsor de la course est THE NORTH FACE... et du coup c'est un petit pied de nez à cette marque! :) j'aime l’impertinence!
Je file vers Flopett et la prends tendrement dans les bras en la remerciant pour cette journée, pour son aide. Sans elle je n'aurais pas fait une telle course... j'ai parfaitement géré.
J'embrasse aussi le staff LAFUMA, Vivi, Coco, Amandine... et les autres... c'est bon.
Casinooooooooooooo, spéciale dédicace à mon pote Nico Bouvier-Gaz!!!
Voilà, je l'ai fait! Un top 10 dans cette fabuleuse course... Donc j'ai bien fait de reculer (en Corse) après ma petite blessure... pour pouvoir mieux sauter à Chamonix... dans cette superbe CCC!
Le lendemain c'est le podium. Là aussi grand moment d'émotion. La musique, le public. C'est le plus beau podium de ma carrière, le plus émouvant... On peut dire ce qu'on veut sur l'UTMB... aucune course n'égale ces infrastructures et son gigantisme... c'est à vivre au moins une fois!
Pour LAFUMA, cet UTMB a été une belle réussite, avec sur la TDS : Antoine Guillon 2e, Damien Trivel et Renaud Rouanet 6e et 8e... Chez les filles Nathalie Mauclair, récente championne du Monde remporte la TDS... rien que ça!
Sur le 160km, mon pote François Faivre n'est pas passé loin du podium en s’arrêtant à 10km de la fin en 8e position...
Vive le trail, vive LAFUMA!
Maintenant, avant de conclure cet article, je vais répondre à vos nombreuses questions :
1 : Dis... qu'est-ce que tu manges pendant 100km??
Et bien un bon mois avant la course j'ai fait une bonne cure de "super aliments" naturels mixés dans du VITAL NUTRITION (spiruline, baie de goji, jus d'herbe d'orge.. afin de bien préparer le terrain...
VITAL NUTRITION : http://vital-nutrition.fr/
Pendant la course... une dizaine de gels (Mulebar), 7 à 8 barres sucrées (Mulebar et Gourmies), 2 barres salées (JOURNEY), je bois 8 bidons de 500ml avec Boisson énergétique (Punch Power Bio) + mi eau plat/mi St Yorre.
Enfin dans les ravitos en m’arrêtant, je mange de la polenta coupée en cubes dans un Tupperware, une boisson de récup' dans un bidon (Effinov Amino)... bref que des bonnes choses trouvées chez OKIDOSPORT!! http://www.okidosport-nutrition.com/index.cfm
2: Dis t'as rentré tout ton matériel obligatoire dans ton p'tit sac "speed trail lafuma" de 5L???
Oui tout à fait. La technique c'est de prendre tout ce qu'il y a de plus léger. Nos vestes imperméables + pantalons imperméables Lafuma speed trail ultra light... 2 frontales light à mettre durant toute votre course et prendre au dernier moment votre grosse frontale (c'est encore mieux si vous avez de l'assistance). Pour remplacer le gobelet en plastique, couper à moitié un sachet de pâtes (plastique un peu épais) par exemple et s'en servir pour boire... quand c'est plié c'est aussi gros qu'une feuille de papier (et on peut vraiment boire avec, même de la soupe)... etc etc...
Au final mon sac pesait sans l'eau 1.2kg... pas si mal!
Le sac : http://www.lafuma-boutique.com/tout-le-running-trail-homme/sac-de-trail-speedtrail-5/p202788_r11236.html
La veste imperméable :http://www.lafuma-boutique.com/tout-le-running-trail-homme/veste-speedtrail-jkt/p179032_r11236.html
Le pantalon imperméable : http://www.lafuma-boutique.com/tout-le-running-trail-homme/surpantalon-mixte-speedtrail-pant/p151486_r11236.html
3: Dis c'est quoi cette frontale d'une marque pas connue qui éclaire à donf!????
C'est la marque FEREI qui fait ça... il s'agit de frontales qui viennent du monde militaire. Elles sont légères et ultra puissante... (600 lumen en mode boost pendant une bonne heure) par contre évidemment, si vous faites comme moi et qu'elle se vide avant de la prendre avec vous... bon ben là c'est sur qu'elle va moins bien marcher!! :)
FEREI frontale : http://htmoi974.eu/lampesfrontales/page3.html
4: Dis c'est quoi tes lunettes fluos de fashion victime ??
C'est des Rudy Project, pardis!! Avec le soleil qu'il a fait sur Chamonix... elles m'ont bien servi!!!
- Modèle ville : les Jazz : http://www.rudyproject.fr/products/glasses/jazz/crystal/multilaser-blue.html?s=1
- Modèle Trail : Les Strartofly : http://www.rudyproject.fr/products/glasses/stratofly/white-gloss/multilaser-red.html?s=1
Voilà voilà j'ai fait mon job, j'ai parlé de mes partenaires ... et je les remercie de me suivre comme ça... Du coup je leur dédie aussi ce top 10.
A bientôt chers lecteurs!!! Rendez-vous fin octobre pour les TEMPLIERS, la grand messe du trail français, le jour de mon anniversaire... elle est pas belle la vie?! :)