Mon ostéo (Pierre DIZAC à Tarbes) m'a soigné et j'ai repris un tout petit peu la course à pied. Je ne pouvais m'entrainer qu'en montée et en descente, à allure modérée : sur le plat, mon adducteur me faisait mal.
Lors de ces 2 ou 3 entrainements de début août j'ai mis mes semelles orthopédiques pour courir, puis lors des rando j'ai changé de chaussures...
Le lendemain j'avais mal à la hanche... alors je me disais que j'avais trop tiré. Mais en allant voir mon ostéo, mon bassin avait bougé... donc de nouveau repos, puis vélo...
Week end trail Pyrénées "entre ciel et Terre" : le dernier bloc d'entrainement long avant 10 jours de calme (relatif) pour faire du jus pour le GRP:
Le 14 et 15 août, j'ai participé à cette course de deux jours avec 3 étapes dont une nocturne, pour le fun, vu mon état physique. Grosse ambiance lors de ce "WET", voici quelques vidéos
Interview d'avant départ :
Un jeu d'adresse et de patience pendant le bivouac: ou " l'éthilotest breton"
J'ai couru à allure tranquille en avalant du dénivelé et des km, toujours dans l'optique du GRP qui était dans deux semaines.
Lors de la première étape (20km), j'ai ressenti à la fin une douleur à l'adducteur et à la hanche similaire à celle de la semaine avant.
Je vais voir l'ostéo de la course... et BAM la bassin a bougé, encore!
Donc je décide d'abandonner la course pour ne pas aggraver ma blessure et en espérant quelle se calme d'ici le 27 août... tant pis pour la fin de mon entrainement... je suis dépité...
Vacances en Lozère : J-12 avant le GRP
Du 15 au 22 août, nous partons avec Flopett dans le Lot, en Lozère et en Ardèche pour une semaine de vacances dans sa famille et chez des amis. La coupure sportive tombe à pic pour justement profiter de ces vacances. Alors je fais un peu de vélo, de la marche par ci par là ...
Au retour d'une sortie de vélo, je ressents ENCORE une douleur au niveau de l'adducteur et de la hanche : je viens de me faire la montée Laurent JALABERT au dessus de Mende et j'ai dû trop pousser
(car elle est pentue la bougresse!) Là, je décide de contacter vite un ostéo sur Mende (LOZERE) pour qu'il me remette tout ça en place. J'ai un rdv desuite. Celui-ci m'examine entièrement car il ne me connait pas. Il me remet le bassin, puis en parlant, me demande de lui décrire comment je me suis blessé, ce que j'ai fait à côté... tout quoi.
Au final, mes problèmes de bassin viennent d'un truc tout bête mais qui a son importance quand on est sportif : les chaussures et les semelles ça ne se change pas tous les 4 matins... même pour faire autre chose que de la course...
(oui je vous avais dit que c'était bête!)Le corps s'équilibre par rapport à des shoes et des semelles... si on essaye une paire sans les semelles, ben tant pis on continue sans les semelles...c'est ce que je n'ai pas fait... quand on est blessé, en plus au bassin, le corps est beaucoup plus sensible aux changements.
Ceci paraît logique... mais je ne pensais pas que ça avait une si grande importance...j'ai fait cette erreur... et je l'ai payée!
Mon GRP...J'arrive au GRP, frais, détendu, mais un peu inquiet sur le déroulement de la course. Mon adducteur ne me fait plus souffrir mais j'ai peur que, par manque d'entrainement trail, mes cuisses ne se tétanisent à force, dans les descentes.
Durant les jours précédent l'épreuve, Flopett s'est affairée à préparer ses célèbres "FLOPETTS"... je dis "célèbres" car si vous lisez ESPRIT TRAIL septembre/octobre, vous comprendrez pourquoi...
De mon côté, j'ai préparé mes sacs trois jours avant.
La course est le vendredi matin mais je voulais tout préparer en avance : en effet, il y a deux "points vie" au 74ekm à villelongue et au 120ekm à Luz... donc on peut y poser des affaires propres, du ravito... Alors il faut penser quoi mettre dans chaque sac, en anticipant les conditions météo...
Nous partons pour Vielle-Aure après mon boulot (village départ dans les Hautes-Pyrénées à une heure de Tarbes) le jeudi soir. Oui j'ai repris le boulot la semaine avant : mais c'est tant mieux car j'atais un vrai lion en cage!!!!! alors avec le boulot, les 4 jours sont passés vite!
Coïncidence, ce jeudi je bosse à Vielle-Aure (j'y suis tous les 4e jeudi du mois)... donc je suis plongé dans l'ambiance dès le matin. Le village est une vraie fourmillière, il y a des coureurs partout. Certains copains viennent me voir en me demandant ce que je fais avec mon ptit "attaché-case... j'ai le coeur qui bat fort car j'aimerais profiter de ce moment... mais bon il faut que j'aille à la mairie pour bosser.
17h : je parts du boulot, je rejoins ma flopett et nous voilà (re)partis pour Vielle-Aure... cette fois-ci en mode "coureur". Nous passons la nuit au Camping (le lustou).
Le matin de la course je pars me préparer dans la voiture et nous nous rendons à la ligne de départ. Je suis très détendu et serein.
Un ptit pansement sur les tétons pour ne pas qu'ils s'irritent avec le frottement du t-shirt et de la crème anti-frottment sur les pieds pour limiter l'apparition des ampoules (je préfère la crème anti-frottement de chez DECATHLON, celle pour l'entre jambe et les aisselles, à celle prévue pour le running ou à la crème Nok : elle est plus épaisse et part moins vite!!!)Je vois mon copain Bruno Bareilles et nous commençons à blaguer sur tout et rien... On parle du favori Oscar Perez Lopez et de nos sensations.
5h, le départ est donné, nous sommes plus de 750 à prendre le départ de nuit pour ce gros défis : le public est au rdv, il nous encourage : c'est GENIAL!!!! il y a des cloches de vache qui sonnent, des banderolles...
A la sortie du village Bruno et moi sommes en tête. Nous avons une bonne allure. Dès les premières pentes je décide de monter à mon train mais sur un rythme assez soutenu.
Nous faisons vite le trou, Bruno est une minute devant moi mais je ne cherche pas à le suivre car la course est TRES longue.
Dans les petits bourgs qui jalonnent la montée sur le Col de Portet je croise des petits groupes de spectateurs. l'ambiance est extra.
En arrivant en haut du col je suis surpris du temps qu'on a mis pour arriver là : 1h32 environ... les sensations sont bonnes mais je décide de ralentir un peu. En regardant vite en contrebas je vois un défilé de lucioles (les frontales des coureurs)... c'est beau!
Bruno prend de l'avance et je cours maintenant à mon rythme. Le vent souffle fort au moment où le jour se lève. C'est magnifique. Mais j'avoue ne pas avoir pris le temps de regarder le paysage. le parcours est très caïllouteux.
J'arrive au col de Bastanet et je vois mon copain (et photographe) Arnaud Begay (qui a pris des super photos des coureurs :
http://www.arnaudbegay.com/accueil.html)
Là j'aperçois en contrebas Oscar Perez Lopez qui me reviens dessus. j'entame la descente (très longue) sur Artigues... plus de 1000m de D- à avaler. Je descends prudemment pour ne pas me faire mal à l'adducteur et me rentrer dedans : l'appréhension est là malgré tout.
L'Espagnol me passe et me dépose. Je le laisse partir.
En arrivant sur Artigues, il y a un ravito avec des spectateurs. Cela fait du bien de voir des gens...
Oscar est là. Je m'arrète vite et repars en sa compagnie. Nous montons sur le Pic du midi à bon rythme en alternant marche et course.
Nous échangeons quelques mots, on blague un peu sur un cadavre de mouton (c'est pas un coureur de l'an dernier ça,?)
En arrivant au col de Sencours, je m'arrête au ravito, Oscar non. Je remplis ma poche à eau et je repars. Je vois encore en contrebas un gars qui revient sur moi à vive allure. C'est Carlos Sà un Portuguais. Il me double à mi-montée en marchant très vite. J'arrive à peine à le suivre en courant. Alors je le laisse prendre le large.
Dans cette montée finale sur le Pic, je vais croiser les premiers qui redescendent et notamment Bruno qui fait course en tête depuis le début.
En se croisant on s'encourage. Puis j'arrive au Pic en 4e position à quelques encablures des deux autres... il est 11h environ
Demi-tour au Pic après le pointage et s'est reparti pour la descente caillouteuse. Je croise les autres concurrents Claude Escots n'est pas très loin derrière.
Je continue mon aventure vers le Col de sencours et je bifurque vers le col de la Bonida en direction du Lac Bleu. Le paysage est lunaire. Je suis seul au monde. Je gère toujours mon effort. La descente sur le Lac Bleu commence à taper. Mes cuisses me rappellent que je n'ai pas trop couru cet été... en arrivant au lac Bleu je croise la famille Aubrion qui me ravitaille un peu au passage et m'encourage : ça fait du bien !
Je tourne autour du lac, la chaleur se fait sentir car le vent est un peu tombé. Au col de Bareilles, j'ai un petit coup de mou. J'enchaine rapidement la descente qui est très pentue. Je connais bien cet endroit car c'est un terrain d'entrainement que j'affectionne particulièrement.
Là, l'enfer commence : mes cuisses tirent fort sur ces pentes vertigineuses.
PFFFFF ce que je redoutais au départ commence... mes muscles se tétanisent et j'ai les dessous de pied qui s'échauffent. Alors je prends mon mal en patience. Je sais qu'après ça remonte et que le ravito du Hautacam n'est pas loin. Alors je serre les dents. Je passe le lac d'Ourec et je remonte sur la crête pour plonger sur la station de ski du Hautacam. Là j'aperçois en bas de cette montée Claude Escots qui revient sur moi... avec la descente que j'ai fait ... c'est normal!
En arrivant au Hautacam, le public est là : il m'encourage et je me ravitaille un peu. Mes jambes tirent beaucoup. Je redoute la descente sur Villelongue car elle fait 11km... je descends très mal, tout en retenue. Mes jambes font mal, ça tape. J'alterne encore la marche et la course... mais là c'est en descente... bref c'est pas terrible!
Là je réalise que je vais vivre un vrai calvaire pour le reste de la course... et je ne suis qu'à 72km de course!
La pente s'accentue aux abords du village de la vallée qui accueille le gros ravito de la course (point vie de Villelongue au km 74).
Il y a beaucoup de monde, c'est génial car le moral ne va pas fort à ce moment. Dans ce ravito, nous pouvions déposer un sac avec des affaires propres. Alors je fonce sur mon sac. Un copain est là : David m'aide pour remplir ma poche à eau, pendant ce temps je recharge mon sac avec de la nourriture, je change de chaussettes et me remet de la crème anti-frottement sur les pieds. Tout va vite... je m'étire, un caméraman me pose des questions sur mes sensations...
Puis je repars en compagnie de David. Il m'accompagne 2 ou 3km avant la remontée sur le Cabaliros.
Dès qu'il me lache David me dit qu'il a oublié de me rappeler qu'il y avait de la nourriture à ce ravito : des pâtes, du solide, du chaud... Tant pis, je n'ai même pas fais gaffe, je suis allé trop vite et je me suis précipité... bref c'est trop tard et de toute façon j'ai du ravito avec moi.
Je monte les premiers km du Cabaliros et je ressents tout à coup une vive douleur au mollet gauche.
Alors je marche de nouveau. Je recours et PAF je n'arrive pas à tenir l'allure... Là je comprends qu'il y a un truc qu m'empêche de courir... et à mi-parcours... ça ne le fait pas!
Je suis 5e, mais je suis à 80km de l'arrivée, je suis blessé... je ne peux qu'abandonner! Car si je monte en marchant il y aura de toute façon une grosse descente sur cauterets qui va me "tuer"...
Je m'assois sur la route dans la forêt... je réfléchis et je décide avec la plus grande peine de jeter l'éponge! je suis si attristé qu'une larme me vient. Mais ce n'est pas tout, il faut se ressaisir, je suis à 6km de Villelongue, seul endroit où je peux me faire rapatrier et soigner...
Je pars dans le sens inverse et je croise peu à peu les concurrents qui étaient derrière moi. Ils sont tous étonnés de me voir descendre en boitant lentement. Ils me questionnent, on s'encourage. Car eux doivent aller au bout... je descend dépité, triste... c'est dur de voir tous ces gens me passer devant... comme si ce que j'avais fais pendant plus de 10h30 de course s'envolait en fumée à chaque mètre.
En arrivant à Pierrefitte, j'arrête une voiture pour qu'elle me ramène sur Villelongue. Le gars est sympa et accepte.
Flopett et ma mère me rejoignent à ce point course. Je viens de rendre mon dossard aux organisateurs. Je vais chez les kinés.
Diagnostic : Contracture au mollet gauche (aux jumeaux) avec un début de déchirure... à droite j'ai aussi une contracture au niveau d'un muscle accolé au tibia
(effectivement j'avais mal à cet endroit depuis au moins 20km... mais bon c'était supportable).La kiné me déconseille de repartir car si le muscle se déchire... s'est fini pour moi... et j'en prends pour plus d'un mois de convalescence... avec la douleur qui va avec...
Je passe chez le podologue qui me soigne un hématome à l'ongle.
Cause de la blessure : une réaction en chaîne dûe à deux choses :
- ma blessure à l'adducteur qui m'a pouri ma préparation estivale
- mon manque de préparation typé "trail" avec mon mal aux cuisses qui m'a contraind à descendre sans souplesse...
Donc mon coprs a compensé, s'est contracté... ET PAF LA BLESSURE!
Retour à la course : Brunoi Bareille a continué son show jusqu'à 30km de l'arrivée. Là il a eu une hypothermie... et a du abandonner un peu plus loin.
- J'ai beaucoup appris sur cet ultra (ne pas partir trop vite, penser à bien se ravitailler, un ultra ça se prépare d'avantage...)
- Avec seulement 4 entrainements trail, 3 randos et pas mal de vélo, j'ai pu faire 80km en montagne en tête de course d'un ultra-trail...
J'aime finir sur des notes positives alors je ne retiendrai que ça...
Là je n'ai pas plannifié d'autres courses pour laisser le temps à mon corps de repartir sur de bonnes bases... et dès que je suis remis ..... attention je vais être un mort de faim sur les courses "A FOND LES BALLONS"